La recherche pour étendre les débouchés de la filière betterave
Pour garantir des débouchés à leurs matières premières, Tereos et Cristal Union investissent dans la recherche et développement. Des projets souvent très « visibles ».
Développer des molécules d’origine végétale pour remplacer des produits d’origine fossile, voilà ce que recherche aujourd’hui le monde du sucre. Si l’objectif est commun, les stratégies sont diverses. Tereos mise ainsi plutôt sur le partenariat. « Les innovations de rupture naissent de collaborations fortes », estime Anne Wagner, directrice recherche et développement du groupe.
Des partenariats chez l’un
Le sucrier travaille par exemple avec Michelin sur la fabrication de butadiène à partir d’alcool pour faire du caoutchouc pour pneus. Important utilisateur de céréales (4 Mt transformées en Europe en 2014-2015), le groupe est partenaire d’Improve, plateforme qui s’intéresse aux nouveaux procédés d’extraction des protéines végétales. Il est également au cœur de Futurol. Ce projet orienté sur l’éthanol cellulosique entre dans une phase de pré-industrialisation : en 2016, une unité de pré-traitement à l’échelle industrielle sera mise en production sur le site Tereos de Bucy-le-Long en 2016. Le groupe compte aussi sur CapAgro Innovation pour développer sa Recherche et Développement. Ce fonds de capital-risque dédié à l’agronomie, à l’agriculture et à l’agroalimentaire doit permettre au sucrier de débusquer les « pépites technologiques », comme le dit Anne Wagner.
Une structure dédiée chez l’autre
Cristal Union a pris pour sa part un autre chemin. Aux côtés de Vivescia (61 %) et du Crédit agricole Nord-est (15 %), il détient 18 % d’ARD (Agro-industrie Recherches et Développements). Le laboratoire réalise l’essentiel de la recherche du groupe. « Cela représente un tiers de nos investissements Recherche & Développement hors capital », note Alain Commissaire, directeur de Cristal Union. « Deux savoir-faire prédominent : les biotechnologies, qui consistent à utiliser les bactéries, les levures ou les champignons pour transformer le sucre ou les céréales en produits d’intérêt, et la chimie du végétal », décrit Yvon Le Hénaff, directeur d’ARD. Cristal Union s’est ainsi récemment appuyé sur la société pour créer IBN-One avec Global Bioenergies. Présentée le 21 mai, cette société doit produire de l’isobutène à partir de sucre pour Arkema et Audi.
Si les projets peuvent impressionner, les efforts en recherche et développement des deux groupes, avant tout des industriels, restent modestes : ils représentent moins d’1 % de leur chiffre d’affaires.