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« Je réduis l’azote sur blé semé sous couvert permanent de légumineuses sans perdre en rentabilité »

Agriculteur à Montigny-sur-Canne dans la Nièvre, Romain Maillault a choisi le trèfle blanc et le lotier comme légumineuses pour ses couverts protégeant ses sols fragiles et apportant de l'azote.

Romain Maillault, agriculteur à Montigny-sur-Canne (Nièvre)."Avec le prix des engrais aujourd’hui et grâce à l'apport d'azote par les couverts, je suis prêt à réduire de 60 unités les apports sur blé."
Romain Maillault, agriculteur à Montigny-sur-Canne (Nièvre)."Avec le prix des engrais aujourd’hui et grâce à l'apport d'azote par les couverts, je suis prêt à réduire de 60 unités les apports sur blé."
© C. Gloria

« Mes sols ont une structure très fragile et sensible à la battance. Je suis donc passé au semis direct en 2016, avec l’implantation d’une couverture végétale permanente à base de trèfle blanc et de lotier. Le couvert est semé en août avec le colza et les plantes compagnes (lin, lentille, fenugrec, trèfle d’Alexandrie), ce qui garantit un meilleur développement qu’un semis d’été souvent pénalisé par la sécheresse.

Le trèfle blanc, très bien adapté à la région, est semé à 2,5 kg/ha. Le lotier, avec son système racinaire très profond, se destine davantage aux parcelles non drainées. Je le sème à 10 kg/ha avec le colza. Cette espèce exerce moins de concurrence pour l’eau sur la céréale qui suit et montre une meilleure résistance à la sécheresse que le trèfle. Les essais du GIEE Magellan ont montré que ces couverts permettent de réduire l’apport d’azote de 30 unités sur blé sans perte de rendement. Avec le prix des engrais aujourd’hui, je suis prêt à réduire de 60 unités les apports. Cela risque de limiter le potentiel du blé mais la rentabilité sera assurée.

 

 
Trèfle blanc et lotier sont encore peu développés sous le colza pendant l'hiver.
Trèfle blanc et lotier sont encore peu développés sous le colza pendant l'hiver. © C. Gloria

 

Ces couverts de légumineuses se développent peu jusqu’en mai, et je n’effectue pas de désherbage d’automne sur colza, sauf contre les graminées. Dès que la culture s’éclaircit, la croissance du couvert explose. Le trèfle blanc peut arriver au mollet après récolte du colza ; le lotier est plus clair. Ensuite, j’effectue un broyage des cannes de colza et des couverts, ce qui favorise la prédation des rongeurs par les rapaces.

Le trèfle blanc et le lotier doivent couvrir au moins 85 % du sol pour bien concurrencer les adventices au semis du blé, début octobre. Je traite alors avec une faible dose de glyphosate, puis avec Fosburi au stade « 1 feuille », afin de gérer les graminées notamment. Ces herbicides tassent un peu le couvert sans le détruire. Le blé perce le couvert qui entre en dormance l’hiver. La croissance de la légumineuse est régulée par un herbicide au stade 2 nœuds.

Le trèfle blanc reste trois ans en place : sous un colza puis deux céréales. Le lotier peut être conservé cinq ans. Ces couverts doivent être resemés quand ils deviennent trop clairs. Dorénavant, plutôt que faire l’une ou l’autre des légumineuses, j’ai choisi de semer un même couvert permanent mélangeant le trèfle blanc à 1,5 kg/ha et le lotier à 5 kg/ha. Ce mélange a été réussi par d’autres agriculteurs du GIEE. »

360 ha dont 100 de blé tendre, 30 de colza, 44 de tournesol, 20 de maïs grain, 30 d’orge de printemps, 30 de seigle meunier, épeautre, avoine d’hiver, vesce porte graines, lin oléagineux. Sols à majorité limoneux battants et argileux (+ sables et argilo-calcaires).

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