« Je pilote l'irrigation au plus près du besoin des cultures grâce à un OAD couplé à mes stations météo sur mon exploitation de Gironde »
Bruno Dubois et Thibault Varenne sont deux agriculteurs girondins qui ont fait le choix d’utiliser l’outil Irré-Lis connecté à leurs stations météo pour affiner les quantités d’eau apportées et répondre ainsi au mieux aux besoins des cultures. Un investissement synonyme aussi de confort de travail.
Bruno Dubois et Thibault Varenne sont deux agriculteurs girondins qui ont fait le choix d’utiliser l’outil Irré-Lis connecté à leurs stations météo pour affiner les quantités d’eau apportées et répondre ainsi au mieux aux besoins des cultures. Un investissement synonyme aussi de confort de travail.

Lorsque l’on est irrigant, il peut être intéressant d’équiper sa station météo de sondes tensiométriques ou capacitives pour évaluer l’eau et l’humidité disponibles dans le sol. Mais pour piloter son irrigation, il est aussi possible de s’affranchir de l’achat de sondes, en s’abonnant à l’outil d’aide à la décision (OAD) Irré-Lis. Accessible sur la même application que celle de la station, ce bilan hydrique en ligne intègre les modèles de développement d’Arvalis qui fournissent en temps réel une prévision des stades à venir et une évolution de la réserve facilement utilisable (RFU) et de la réserve utile (RU) tenant compte du développement racinaire de la culture. « Ce type d’OAD se révèle très intéressant sur des parcellaires très éclatés avec plusieurs types de sols, indique Olivier Deudon, agrométéorologue chez Arvalis. Il s’avère aussi très utile pour justifier du raisonnement de son irrigation, comme demandé dans certains cahiers des charges. »
Le paramétrage initial de l’OAD est important
La coopérative Maïsadour basée dans les Landes, a fait le choix de proposer à ses adhérents l’acquisition de stations météo de la société Weenat intégrant l’option Irré-Lis. Paul Dané-Grasa, son référent pilotage de l’eau et agriculture de précision, explique que la coopérative installe les stations et assure un paramétrage de l’OAD. Sur les 135 utilisateurs de stations météo du réseau Maïsadour, 76 les ont couplées à Irré-Lis. « Un abonnement à Irré-Lis coûte de 400 à 500 euros HT par an, en incluant un accompagnement technique de notre part. » Ce montant s’ajoute à celui de la station météo, qui, équipée d’un pluviomètre, thermomètre et hygromètre, coûte 590 euros HT, en intégrant la prestation d’installation de la coopérative. Et à cela s’ajoute l’abonnement annuel à l’application Weenat de 168 euros HT.
Parmi les agriculteurs qui ont fait le choix de ce service figure Thibault Varenne, maïsiculteur à Saint-Laurent-Médoc (1) dans la Gironde. Celui-ci s’est équipé pour piloter l’irrigation sur ses 800 hectares, dont 80 % sont cultivés en maïs. Les sols sont sableux, drainant, avec des réserves utiles très faibles. Il faut donc obligatoirement irriguer le maïs qui est la culture la mieux adaptée à ces sols très difficiles à travailler l’hiver. « Au vu de la surface irriguée, du travail que cela représente et des coûts, il m’est indispensable d’avoir un outil de gestion de l’irrigation », explique Thibault Varenne. Il précise que c’est grâce à un voisin satisfait et au service proposé par Maïsadour qu’il a fait le choix d’investir dans trois stations Weenat et de s’abonner à Irré-Lis. Lors de la prise d’abonnement, un technicien de la coopérative a réalisé six profils culturaux sur différents types de sols et sous-sols de l’exploitation pour entrer leurs réserves utiles dans l’OAD.
Des données actualisables en cours de campagne
Thibault Varenne renseigne pour chaque parcelle, le type de culture, la variété, la date de semis, les stades et la quantité d’eau apportée par ses pivots. « Pour avoir le bilan hydrique le plus juste, il faut être très précis sur les données d’irrigation, ce qui veut dire saisir les millimètres apportés à chaque passage. Cela sous-entend aussi d’avoir du matériel d’irrigation très précis. » La station météo fournit, elle, l’hygrométrie et la pluviométrie, données très importantes pour le bon fonctionnement de l’OAD. Le maïsiculteur met en avant le gain de temps considérable offert par ce type d’outils : « L’application m‘indique quand démarrer l’irrigation, comment la cadencer et quand l’arrêter. » Il ajoute que c’est un gage de sécurisation du rendement. Avant de s’abonner à Irré-Lis, l’exploitant indique qu’il était équipé en sondes tensiométriques, qui avaient pour défaut de générer sur son exploitation un gros travail de relevé, contraignant et compliqué, sur une zone vaste et peu couverte par les réseaux internet.
Investir dans des stations connectées, c’est également le choix fait par Bruno Dubois, agriculteur à Bazas en Gironde (2). Celui-ci cultive 90 hectares de maïs sur des terres en coteaux avec des sols majoritairement sablo-limoneux séchants, mais aussi très argileux par endroits. « En raison de l’hétérogénéité de mes sols, du morcellement de mon parcellaire, et du coût très élevé de l’irrigation, je suis obligé de piloter les apports d’eau au plus juste. » L’exploitant utilise sur une partie de son exploitation des stations météo Weenat avec anémomètre et pluviomètre. Il dispose d’une station fixe au niveau du siège d’exploitation et deux stations mobiles qu’il installe sur les parcelles de maïs les plus représentatives. Bruno Dubois s’est équipé et abonné à Irré-Lis sous l’impulsion de la coopérative Euralis, qui a pris en charge 50 % du coût des stations et des abonnements. « Sans un outil de pilotage, le risque est de démarrer trop tard et d’arrêter trop tôt l’irrigation, ce qui aura forcément des conséquences sur le rendement. »
Plus de précision avec des capteurs au sol
Bruno Dubois indique qu’il utilise, sur son deuxième site, des sondes tensiométriques (non connectées aux stations) mises temporairement à sa disposition par la chambre d’agriculture de Gironde, dans le cadre d’un réseau de données servant à alimenter les messages envoyés aux irrigants. « Les sondes me permettent de gagner en précision », constate l’exploitant. Il envisage de s’équiper de sondes tensiométriques Weenat couplées à ses stations quand le partenariat avec la chambre d’agriculture prendra fin. « Pour moi, leur coût sera largement couvert par le gain de rendement. Un tour en plus ou en moins et c’est vite une perte de 10 à 20 % de la récolte. »
Deux types de sondes pour piloter l’irrigation
Les sondes tensiométriques mesurent la force que la racine doit déployer pour extraire l’eau du sol. La mesure est limitée à une seule profondeur, d’où la nécessité, en sols moyens à profonds, d’installer plusieurs sondes à différentes profondeurs. Les sondes capacitives mesurent, elles, l’humidité volumique du sol sur plusieurs niveaux de profondeur. « Les sondes n’ont pas la même efficacité selon les types de sols », explique Thomas Larrieu, conseiller irrigation et gestion de l’eau à la chambre d’agriculture de la Gironde. Elles fonctionnent très bien sur des sables, un peu moins sur des sols argileux. Le conseiller précise que « l’intérêt des sondes va être augmenté si l’exploitant peut les coupler à une station météo et à du matériel d’irrigation perfectionné et précis ». Elles auront aussi plus d’utilité sur des cultures à forte valeur ajoutée qui vont bien valoriser l’irrigation et un pilotage fin de celle-ci. « Une exploitation qui dispose d’une surface irriguée peu importante et d’un matériel d’irrigation basique ou vieillissant, n’aura pas d’intérêt à investir dans ce type d’outil. S’inscrire dans un réseau collectif ou en récupérant des données par triangulation, sera suffisant. » Il faut compter par exemple 1 700 euros HT pour six sondes tensiométriques Weenat, avec une aide possible de 40 % via FranceAgriMer.