Aller au contenu principal

Insecticide colza : le phosmet interdit dès 2022

La Commission européenne a décidé le non-renouvellement de l’approbation du phosmet, insecticide utilisé sur colza pour lutter principalement contre les altises. Un mauvais coup pour la filière.

Sur une pression moyenne de ravageurs cet automne 2021, le produit Boravi WG (phosmet) a été vendu pour 700 000 hectares de colza.
Sur une pression moyenne de ravageurs cet automne 2021, le produit Boravi WG (phosmet) a été vendu pour 700 000 hectares de colza.
© C. Gloria

Le sort du phosmet était scellé, il fallait s’y attendre. La Commission européenne a pris la décision le 24 janvier de ne pas renouveler l’approbation du phosmet, l’une des toutes dernières substances actives insecticides encore performante sur colza en France.

« Cette approbation arrive à expiration le 31 juillet 2022 », précise le règlement d’exécution de la Commission. Or, les insecticides à base de cette matière active (Boravi WG…) constituent la meilleure arme pour lutter contre les altises à l’automne, très nuisibles sur colza certaines années. Les autres produits sont peu efficaces contre ce ravageur.

Dès décembre 2020, Terres Inovia alertait sur un « scénario catastrophe de non-réapprobation du phosmet. » En l’absence de ce moyen de lutte, « les surfaces plafonneront à 900 000 hectares les bonnes années et à 700 000 hectares les mauvaises années, estime l’institut technique. Les secteurs géographiques les plus touchés seront les zones intermédiaires, où le colza constitue depuis plusieurs décennies une culture clé dans des assolements à dominante céréalière. »

Un délai d’utilisation jusqu’au 1er novembre ?

La Commission européenne présente plusieurs arguments à l’encontre du phosmet : « L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a mis en lumière un risque inacceptable pour les opérateurs, les travailleurs, les passants et les résidents, même avec l’utilisation d’équipements de protection individuelle ou l’application des mesures d’atténuation disponibles. Elle a également mis en évidence un risque aigu et chronique élevé pour les consommateurs et les organismes aquatiques, ainsi qu’un risque élevé pour les oiseaux, les mammifères et les arthropodes non ciblés (y compris les abeilles). »

Les États membres se voient accorder un délai pour retirer les autorisations des produits phytopharmaceutiques contenant du phosmet. L’article 4 du règlement précise que « tout délai de grâce accordé par les États membres conformément à l’article 46 du règlement (CE) n° 1107/2009 expire au 1er novembre 2022. » Pour les producteurs de colza, l’espoir de pouvoir utiliser le phosmet contre les altises cet automne avant novembre subsiste.

« Nous attendons la notification de l’Anses sur la décision européenne qui pèsera sur celle du gouvernement. Si un délai est accordé jusqu’au 1er novembre, cela couvrira les applications contre les adultes d’altises mais peu contre les larves dont la lutte se déroule plus tard en saison, précise Olivier Deneufbourg, responsable de la société Gowan France, qui commercialise Boravi WG. Cette campagne, avec une pression moyenne en ravageurs, les ventes de produit ont été réalisées pour 700 000 hectares de colza. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Corentin Chateignier dans un des ses quatre bâtiments de volailles Label rouge sur son exploitation en Eure-et-Loir</em>
« J’ai lancé un atelier volailles en Eure-et-Loir pour diversifier mon exploitation de grandes cultures »

Corentin Chateignier, installé avec son père Alain sur une exploitation de grandes cultures dans la Beauce, a lancé un atelier…

<em class="placeholder">Guillaume Bodet est agriculteur à Aufferville, en Eure-et-Loir devant son gîte à la ferme </em>
« Mon gîte à la ferme en Eure-et-Loir rapporte un revenu équivalent à la location d’un petit non-meublé à l’année »
Guillaume Bodet est agriculteur à Aufferville, en Eure-et-Loir. Il loue son gîte à la ferme à des touristes mais il vise surtout…
<em class="placeholder">Bastien Porte et son frère Vincent Darribeau, associés de l&#039;EARL Crabot.</em>
« Notre marge brute moyenne en maïs semence est de 2 800 €/ha sur notre exploitation des Landes »

Bastien Porte est, avec son frère et sa mère, multiplicateur de semences à Aire-sur-l’Adour dans les Landes. Ce travail est…

<em class="placeholder">Emmanuel Puaud, agriculteur à Rom (79) travaillant sur la trémie d&#039;un semoir</em>
« Je ne lésine pas sur les moyens de lutte contre les taupins et les oiseaux dans les Deux-Sèvres pour préserver mes 100 euros par hectare investis dans les semences de tournesol »
Agriculteur à Rom dans les Deux-Sèvres, Emmanuel Puaud est confronté aux attaques de taupins et d’oiseaux sur ses tournesols.…
Vidéo : comment entretenir un fossé dans les règles ?

Un fossé doit être entretenu pour permettre le bon écoulement de l’eau et réduire les risques d’inondations des parcelles…

<em class="placeholder">Angélique Le Borgne, agricultrice à Saumeray (Eure-et-Loir) au milieu d&#039;un champ</em>
« Je réalise mes meilleures marges avec le lin oléagineux en 2024 sur mon exploitation d’Eure-et-Loir »

Agricultrice à Saumeray, en Eure-et-Loir, Angélique Le Borgne a introduit le lin oléagineux de printemps dans sa rotation…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures