Etats généraux du paysage
Halte au gaspillage des terres agricoles
Etats généraux du paysage
Un franc succès pour les premiers États généraux du paysage qui ont eu lieu à Paris, le 8 février, où 500 participants se sont pressés, à l´initiative de la FNSafer et de la fédération des Conservatoires d´espaces naturels.
Le paysage français est en danger, tous les participants l´ont exprimé. Dans ce débat, l´agriculture tient une place importante puisqu´elle occupe 60 % du territoire français. Pourtant, ce n´est pas faute de législation, car elle est fournie, mais détournée en permanence. « Il faut définitivement mettre un terme au gaspillage de nos terres agricoles, a lancé André Thévenot, président de la FNSafer. Si le vocable de développement durable a un sens, il doit s´appliquer pleinement ici ». Les chiffres sont sans appel : 36 000 hectares d´espaces naturels, notamment agricoles disparaissent chaque année sous le béton et le goudron. 20 000 hectares sont transformés en pelouse, alors que les besoins en terres agricoles seront de plus en plus élevés. « Pourtant, l´Allemagne nous prouve que nous pouvons y mettre fin », a souligné Jacques Rousseau-Dufour, président de la fédération des Conservatoires d´espaces naturels. En effet, notre voisin, à niveau de développement similaire, consomme déjà 1,5 fois moins de terres et a pris la décision politique de réduire cette consommation de moitié dans les dix ans à venir.
L´agriculture, qui occupe 60 % du territoire français, tient un rôle majeur dans la protection du paysage. ©S. Leitenberger |
Appliquer la convention européenne
Les représentants du collectif, regroupant 300 structures et organisations qui ont signé le manifeste pour les paysages en novembre 2005, ont insisté sur la nécessité pour la France de transcrire dans son intégralité la Convention européenne du paysage. Cette convention signée en octobre 2000 a pour but de promouvoir la protection, la gestion et l´aménagement de tous les paysages européens, et d´organiser la coopération européenne dans ce domaine.
Le collectif a établi une série de recommandations afin de faire en sorte d´intégrer la dimension « paysages » dans les décisions politiques d´aménagement. Il s´agit de proposer une méthodologie aux décideurs, qui repose beaucoup sur la concertation de tous les acteurs locaux (aménageurs, constructeurs, industriels, agriculteurs, forestiers, gestionnaires de sites.) et sur la sensibilisation du rôle du paysage dans notre vie quotidienne. « Ce n´est pas un décor, mais une étoffe qui entoure les habitants, c´est un savoir-faire ensemble, c´est une traduction de nos acquis culturels », exprimait Thierry Geffray, président de la communauté de communes du Diois (Drôme).