Graminées adventices : « Après une succession maïs-soja ou un tournesol, mes sols sont souvent propres en ray-grass pour le blé qui suit »
Agriculteur sur 260 hectares à Saint-Privé (Yonne), Guillaume Renoux bénéficie de l'irrigation pour diversifier son assolement et ainsi, mieux maîtriser les adventices telles que le ray-grass.
Agriculteur sur 260 hectares à Saint-Privé (Yonne), Guillaume Renoux bénéficie de l'irrigation pour diversifier son assolement et ainsi, mieux maîtriser les adventices telles que le ray-grass.
« Le ray-grass pose beaucoup de soucis sur certaines de mes parcelles. Après mon installation en 2015, l’assolement de l’exploitation a été modifié avec une diversification des cultures permise par l’irrigation. Sur une partie des terres, j’ai adopté une rotation sur huit ans : blé tendre – orge d’hiver – maïs – soja – blé – tournesol – blé – colza. Cette diversification avait pour but de multiplier les débouchés et aussi d’anticiper les pertes d’efficacité des antigraminées de printemps que nous observions chez les voisins. Avant, nous étions sur un système plus simplifié colza-blé-orge et des parcelles irriguées avec orge de printemps et maïs.
Après la double culture d’été maïs-soja, les parcelles sont propres en ray-grass. Ainsi, en 2021-2022, le blé qui a suivi n’a pas eu besoin d’être désherbé chimiquement avec des antigraminées. Le fait de travailler les terres sur maïs et soja à d’autres dates que pour les cultures d’hiver permet d’épuiser efficacement les ray-grass, sans recourir à des herbicides racinaires sur ces cultures. Cette année, le tournesol s’annonce propre. Le blé qui suivra n’aura pas besoin a priori d’une application d’herbicides racinaires à l’automne. Le désherbage de printemps reste possible avec Archipel à 1 l/ha (47 euros) si besoin, même si des populations de ray-grass résistent à ce produit.
Certaines de mes parcelles en blé nécessitent malgré tout un désherbage d’automne. J’utilise en mélange Défi à 2 l/ha + Trooper à 1,8 l/ha + Compil à 0,2 l/ha pour un coût de 60 euros par hectare. Les blés sont semés en direct entre le 10 et le 25 octobre avec une application de glyphosate dans la foulée, à dose réduite (2 l/ha). Mes sols hydromorphes m’obligent à ne pas prendre trop de risque sur le décalage de semis et, par ailleurs, j’ai des soucis de drainage sur certaines parcelles. Le ray-grass a tendance à s’y maintenir. Il peut arriver qu’un désherbage soit raté sur un blé, comme cette dernière campagne sur une parcelle, ce qui m’a coûté 5 q/ha en moins en rendement par rapport aux autres blés qui étaient à 70 q/ha. J’ai gardé une charrue et je pratique un labour une fois tous les huit ans, avant l’orge d’hiver. Les terres se situent sur un bassin d’alimentation de captage, ce qui m’incite à utiliser le moins possible d’herbicides racinaires. »