Aller au contenu principal

En blé dur, le choix s’étoffe avec des variétés prometteuses

Dès les prochains semis, plusieurs nouvelles variétés prometteuses seront disponibles en blé dur, apportant des progrès en rendement et en résistance aux maladies.

RGT Belalur (RAGT) est l'une des variétés disponibles pour les semis 2021 au fort potentiel de développement, aux côtés d'autres variétés prometteuses comme Canaillou et Formidou (Florimond Desprez).
RGT Belalur (RAGT) est l'une des variétés disponibles pour les semis 2021 au fort potentiel de développement, aux côtés d'autres variétés prometteuses comme Canaillou et Formidou (Florimond Desprez).
© RAGT

Avec six nouvelles variétés inscrites en octobre 2020, le progrès génétique retrouve une dynamique en blé dur. « Cela signifie que les programmes de sélection sont à maturité avec des inscriptions qui dépassent les témoins, se réjouit Matthieu Killmayer, animateur de la filière blé dur chez Arvalis. On va pouvoir retrouver de la concurrence dès cette année. »

La tâche n’est pas simple. Depuis 2017, Anvergur (inscrite en 2013) s’arroge plus de 40 % de la sole française de blé dur, atteignant 55 % en 2021. Son principal challenger, RGT Voilur (2016), plafonne à 20 %. Parmi les nouvelles variétés, trois se détachent : RGT Belalur chez RAGT, Canaillou et Formidou chez Florimond Desprez. Ces variétés sont inscrites avec un rendement compris entre 103,2 et 104,6 % des témoins.

La variété Anvergur, et dans une moindre mesure Voilur, a imposé sa suprématie sur la sole de blé dur ces dernières années. Elles sont enfin défiées par des nouveautés qui apportent des progrès.
La variété Anvergur, et dans une moindre mesure Voilur, a imposé sa suprématie sur la sole de blé dur ces dernières années. Elles sont enfin défiées par des nouveautés qui apportent des progrès. © FranceAgriMer

 

Certes, les gains apportés par ce millésime sont moindres que ceux enregistrés en leur temps par Anvergur et RGT Voilur. « Les deux leaders actuels restent des valeurs sûres, mais cela permet de diversifier l’offre », souligne Mathilde Lejards, ingénieure Arvalis pour la région Centre. On peut ainsi appliquer la recommandation d’emblaver deux, voire trois variétés pour limiter les risques. Arvalis préconise donc de faire une place à ces nouveautés afin d’en tester une ou deux.

Un nombre de sélectionneurs restreint

Ce dynamisme est de bon augure, car l’amélioration génétique est indispensable pour ne pas plonger la filière blé dur dans un cercle vicieux. La baisse des surfaces françaises, passées de plus de 400 000 hectares il y a dix ans à 250 000 hectares, et l’usage croissant des semences de ferme (actuellement entre 30 et 40 % de la sole), ont découragé les obtenteurs. Deux seulement, RAGT et Florimond Desprez, poursuivent la sélection du blé dur en France. Ils étaient six il y a encore quelques années.

« Nous conservons nos efforts de recherche sur le blé dur, mais, malgré notre position de leader, nous ne gagnons pas d’argent avec. Les revenus paient tout juste les investissements », explique Sébastien Chatre, directeur de RAGT R2n. Comme chez Florimond Desprez, c’est l’approche multiespèce, avec la mutualisation des moyens de recherche pour les différentes cultures, qui permet de maintenir le programme blé dur, mais avec des financements sous contraintes.

Pourtant, « il y a besoin d’innovation variétale, notamment pour faire face au contournement de résistance que l’on observe régulièrement pour des maladies comme les rouilles jaune et brune, affirme Matthieu Killmayer. Désormais, Anvergur décroche en cas de forte attaque de rouille brune, alors qu’elle était plutôt tolérante auparavant. »

Outre la productivité et la résistance aux maladies, le défi de la sélection est d’obtenir des variétés qui encaissent les accidents de fin de cycle de plus en plus fréquents. La dégradation qualitative – et du prix – qui en découle est une cause d’abandon de cette culture. « Il faut à la fois du rendement, des protéines, peu de mitadinage… il n’y a pas de produit miracle », indique Michaël Cochard, sélectionneur blé dur chez Florimond Desprez. Mais la pompe est réamorcée. L’obtenteur espère inscrire deux nouvelles variétés dès 2021, et une autre en 2022.

La résistance à la mosaïque en ligne de mire

Après vingt ans de sélection, le défi technique d’obtenir une variété commercialisable tolérante à la mosaïque est en passe d’être relevé. « Nous espérons mettre à disposition des agriculteurs une variété tolérante à la mosaïque d’ici trois ans », annonce Sébastien Chatre, de RAGT. La variété sera probablement moins performante que les leaders, mais devrait afficher des notes suffisamment solides pour permettre de regagner des hectares de blé dur là où la mosaïque l’en avait chassé.

Les plus lus

<em class="placeholder">Olivier Cosnard, agriculteur à Ombrée d’Anjou (49), devant une machine.</em>
« Je renouvelle mon parc matériel avec du neuf ou de l'occasion en fonction de mes besoins sur mon exploitation de grandes cultures dans le Maine-et-Loire »

Agriculteur en bio à Ombrée-d’Anjou, dans le Maine-et-Loire, Olivier Cosnard a fait le choix d’un parc matériel…

<em class="placeholder">Ghislain de La Forge, jeune agriculteur installé depuis 2020 à Marsainvilliers, dans le Loiret, devant sa parcelle de blé</em>
Revenu : « J’ai réduit mes charges de 40 000 euros par an sur mon exploitation de grandes cultures en Eure-et-Loir »

Ghislain de La Forge est agriculteur dans le Loiret. Il suit de très près les chiffres de son exploitation et met en place…

<em class="placeholder">Agriculteur prélevant de la terre à l&#039;aide d&#039;une tarière.</em>
Fertilisation azotée : quelle dose d’azote apporter en 2025 sur des blés semés en conditions humides ?

À l’approche des premiers apports d’azote, quelle stratégie adopter sur des céréales semées cet automne dans des sols souvent…

<em class="placeholder">Sans entretien, des arbres comme les saules marsaults peuvent envahir les fossés. Il faut les enlever pour permettre le bon écoulement de l&#039;eau.</em>
Fossé : comment l'entretenir dans les règles ?
Un fossé doit être entretenu pour permettre le bon écoulement de l’eau et réduire les risques d’inondations des parcelles…
<em class="placeholder">Tracteur épandant de l&#039;azote dans une parcelle de blé.</em>
Fertilisation azotée : quelle date pour le premier apport d’azote en zones vulnérables en 2025 ?

Les 7èmes programmes d'actions régionaux contre la pollution par les nitrates sont entrés en vigueur partout en France, avec…

<em class="placeholder">Paysage rural de l&#039;Artois. Parcelles cultivées, haies d&#039;arbres. Maisons au bord des champs. habitat rural. habitations à proximité des parcelles agricoles. maison à ...</em>
Reprise de terres dans l’Yonne : « J’ai dû attendre 8 mois du fait de la loi Sempastous alors que nous étions d’accord avec les cédants »

Romaric Bohajuc est agriculteur à Pacy-sur-Armançon, dans l’Yonne, où il cultive 360 hectares de cultures. Lors de la reprise…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures