Économies d’azote : « Une réduction possible de 30 unités sur des blés panifiables à forte teneur en protéines »
Responsable technique productions végétales à la coopérative Noriap (Hauts-de-France et Seine-Maritime), Philippe Pluquet apporte quelques pistes pour économiser un peu d'azote selon les types de variétés de blé utilisées.
Responsable technique productions végétales à la coopérative Noriap (Hauts-de-France et Seine-Maritime), Philippe Pluquet apporte quelques pistes pour économiser un peu d'azote selon les types de variétés de blé utilisées.
« Des variétés de blé tendre panifiables comme Junior, SU Addiction ou Filon montrent des teneurs en protéines assez élevées. Quand elles sont bien fertilisées, on peut atteindre des niveaux de l’ordre de 12,5 %. Dans une démarche d’économie en engrais azotés dont le coût est élevé, les caractéristiques de ces variétés peuvent être mises à profit en baissant un peu les apports azotés, de 25 à 30 unités, tout en préservant un taux de protéines à 11,5 %, ce qui ne compromet pas la qualité exigée.
Mais on ne peut pas se permettre cette stratégie sur des variétés avec des notes faibles en protéines de type Chevignon, pour lesquelles on a déjà du mal à atteindre les 11,5 % avec une fertilisation classique. En réduisant un peu les apports, on ne touchera pas forcément beaucoup au rendement mais la teneur en protéines chutera.
Notre coopérative propose des contrats de blé biscuitier avec des teneurs en protéines demandées à 10,5 %. Les apports en azote sont réduits de 50 unités sur ces variétés par rapport à des blés conventionnels. Ces contrats peuvent répondre à des démarches de réduction d’azote même si cela concerne 20 % de nos adhérents, pour une dizaine d’hectares par exploitation.
Avec les cours du blé élevés actuels, il reste toutefois rentable de mettre de l’azote, même avec la hausse du prix des engrais. Il faudra suivre les cours du blé dans les mois à venir, qui peuvent toujours chuter. Quant à la recherche d’économie d’azote, elle doit être réfléchie sur l’assolement en choisissant par exemple des cultures peu gourmandes sur ce point comme le tournesol, en intégrant des légumineuses dans la rotation ou en associant le colza à des plantes compagnes fixatrices d’azote. Ces solutions, tout comme l’utilisation d’OAD de pilotage de la fertilisation, voire de biostimulants, permettent de réduire sa facture en engrais azoté. »