Des plantes cultivées originaires des quatre coins du monde
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Le constat de la FAO est alarmant : 75 % de la diversité génétique des espèces cultivées a été perdue dans les variétés au cours du XXe siècle. Ce constat datait de 2008 et force est de constater que l'érosion de biodiversité se poursuit dans diverses régions du monde. Elle touche les plantes sauvages à l'origine des cultures. Or, on doit beaucoup à ces régions pour leurs contributions à l’agriculture et aux plantes cultivées. Parmi les espèces de grandes cultures en France et en Europe, seule la betterave a pour origine notre continent. Le blé provient du Proche Orient ; les orges ont deux origines avec l’Afrique (Éthiopie) et l’Asie (Tibet) ; le pois vient d’Asie centrale ; le maïs d’Amérique centrale (Mexique) ; la pomme de terre des Andes ; le tournesol d’Amérique du Nord ; le soja de Chine… Quant au colza, il s’agit d’un croisement entre le chou et la navette qui s’est produit il y a plusieurs milliers d’années sur le pourtour méditerranéen, semble-t-il.
Douze centres de diversité végétale à travers la planète
Au début du siècle dernier, l’agronome russe Vavilov a établi la première carte mondiale des centres d’origine des plantes cultivées. Cette carte a été affinée et l’on compte douze centres de diversités d’espèces cultivées. Ces régions recèlent des plantes sauvages qui ont abouti aux diverses espèces domestiquées et sélectionnées par l’homme. Ce sont des réservoirs de biodiversité et de gènes qui peuvent être mis à profit pour l’amélioration des variétés. C’est pourquoi il est important de préserver les richesses naturelles de ces régions. Au Mexique par exemple, la culture du maïs OGM est très controversée car s’y trouve la plante d’origine de cette culture planétaire, la téosynthe. Il convient de ne pas « polluer » ces plants sauvages par des gènes issus d’autres espèces. En pomme de terre, la grande diversité des formes cultivées dans les Andes renferme peut-être les futurs gènes de résistance durable au mildiou.