Cultures de diversification : « Le quinoa est une plante assez coriace, qui s’adapte à différents types de sols »
Christian Blet est président de Coopérative agricole des Pays de la Loire et agriculteur dans le Saumurois. Il cultive 10 ha de quinoa qu’il qualifie de plante robuste et résiliente.
Christian Blet est président de Coopérative agricole des Pays de la Loire et agriculteur dans le Saumurois. Il cultive 10 ha de quinoa qu’il qualifie de plante robuste et résiliente.
J’exploite dans le Saumurois 110 hectares en grandes cultures, blé tendre, blé dur, orge, tournesol, maïs, luzerne semence, quinoa, et 15 hectares de vigne. Les premiers essais sur le quinoa ont démarré à la CAPL en 2008. J’ai d’abord observé et j’ai démarré en 2012 sur 4 ha.
10 ha de quinoa
Je cultive aujourd’hui 10 ha en quinoa. J’étais déjà bien diversifié et j’ai souhaité poursuivre cette diversification de mes assolements. On peut semer le quinoa assez tôt, il nécessite donc des sols accessibles au printemps. Dans l’idéal, j’effectue les semis au 15 mars et je récolte vers le 20 juillet. Cette année, le calendrier s’est décalé entre fin mars et début août du fait des conditions humides. Pour la récolte, la contrainte est d’attendre une fenêtre de 5 à 10 jours de beau temps, car nous avons l’obligation de laisser la plante sur place durant ce temps après le fauchage.
Le quinoa, une culture résiliente
Le quinoa est une plante assez coriace, qui s’adapte à différents types de sols. En Anjou, on peut la faire pousser sur des sols calcaires argileux, limoneux argileux ou sablo-limoneux. La plante est intéressante sur des terres superficielles car peu gourmande en eau. Aujourd’hui, la période juillet – août est critique et l’on recherche des plantes qui sont plus résilientes et arrivent à maturité assez tôt. Le quinoa peut dans ce contexte se substituer au maïs, que je diminue d’année en année. Le cycle du quinoa permet de faire des préparations de sols pour semer un blé au 15 octobre.
Aucun produit phytosanitaire homologué sur quinoa
Une des contraintes est que cette culture est salissante car aucun produit phytosanitaire n’est homologué. Il faut au moins deux ou trois déchaumages pour nettoyer les parcelles. La plante peut subir des attaques d’insectes, que l’on peut traiter avec un insecticide de contact avant floraison, ou être infecté par le datura. Nous avons l’obligation de la détection par drones dans nos cultures. Si toute la parcelle est infectée, on casse la culture. Si c’est une zone précise, on la broie. Enfin, s’il n’y a que quelques pieds en bordure infectés, on les arrache à la main.