Couverts végétaux et interculture : « Je propose des mélanges qui combinent intérêts agronomique et faunistique »
Olivier Pellerin est entrepreneur de travaux agricoles et agriculteur à Presly, dans le Cher. Il commercialise des semences certifiées de couverts végétaux. Sa spécialité : des mélanges alliant des bénéfices agronomiques et des atouts pour la petite faune.
Olivier Pellerin est entrepreneur de travaux agricoles et agriculteur à Presly, dans le Cher. Il commercialise des semences certifiées de couverts végétaux. Sa spécialité : des mélanges alliant des bénéfices agronomiques et des atouts pour la petite faune.
« Nous développons depuis six ans une activité de commercialisation de semences certifiées de couverts végétaux au sein de mon entreprise de travaux agricoles. Je dispose pour ce faire d’un agrément Semae (interprofession semencière). J’achète des variétés pures aux semenciers et j’élabore des mélanges en les testant sur l’exploitation. Nous proposons des mélanges variétaux pour les couverts d’interculture adaptés en fonction des régions. Pour le sud-ouest, ce sont principalement des mélanges simples composés de deux ou trois espèces (à base de sorgho et de radis fourrager ou de sarrazin), à semer à la volée. Dans le nord de la France, les conditions climatiques laissent la possibilité d’investir dans des mélanges de couverts plus complexes, pour certains composés d’une dizaine de variétés. On peut retrouver du radis fourrager, de la vesce, du tournesol, du trèfle incarnat, de la phacélie ou encore du millet. Nous avons baptisé ces mélanges « agro-mellifères », car ils combinent intérêts agronomique et faunistique.
Nous travaillons beaucoup avec les fédérations de chasse qui contractualisent avec des agriculteurs pour financer l’implantation de ces couverts. Ils sont suffisamment couvrants, mais pas trop denses pour permettre à la petite faune d’y trouver refuge. C’est un compromis à trouver. Nos mélanges classiques pour les couverts d’interculture coûtent entre 35 et 80 euros par hectare. L’investissement moyen pour les agriculteurs se situe autour de 50 euros par hectare. Cela peut largement être rentabilisé par les services rendus par le couvert pour lutter contre les adventices, structurer le sol et restituer de l’azote pour la culture suivante. Si je prends l’exemple de mon exploitation, derrière un couvert « agro-mellifères », j’obtiens 60 unités d’azote de reliquats azotés. Ce qui me permet ensuite de mener ma culture de tournesol sans apport d’engrais azotés.»