Blé : « Des solutions face à un échec d’un désherbage de prélevée »
Responsable du pôle Flores adventices à Arvalis, Ludovic Bonin apporte des pistes de stratégies de désherbage en cas de traitement de prélevée déficient ou impossible à réaliser.
Responsable du pôle Flores adventices à Arvalis, Ludovic Bonin apporte des pistes de stratégies de désherbage en cas de traitement de prélevée déficient ou impossible à réaliser.
« En année sèche, il arrive qu’un traitement de prélevée ne fonctionne pas. Si les conditions ne sont pas réunies pour assurer l’efficacité de ce traitement, on peut limiter son désherbage à des interventions de post-levée précoce. Le mélange de produits comme Mercure-Défi, Fosburi-chlortoluron, Mateno-Prowl, Fosburi-Défi ou Daiko fonctionne très bien à condition de l’utiliser au stade 1 feuille du blé. Au stade 3 feuilles, les mêmes produits sont possibles mais moins efficaces sur les adventices. Sur ces plantes au stade 2 feuilles, des molécules tel que le flufenacet perdent beaucoup en efficacité.
Des programmes sont possibles en post-levée avec, par exemple, un traitement à base de Fosburi en post-levée précoce suivi d’un mélange Défi-Beflex à 3 feuilles du blé. Mais attention à la faisabilité : plus les traitements sont tardifs, plus il y a des risques de pluie et de mauvaise portance des sols pour assurer un passage.
Malgré tout, même quand les conditions de traitement ne sont pas idéales, il ne faut pas se couper de la prélevée, dans les situations avec de grande quantité de ray-grass ou de vulpin. À l’automne 2020, nous avons connu ces conditions avec l’impression de sol sec. Pourtant, dans nos essais, les programmes de prélevée + post-levée apportaient une meilleure efficacité que ceux de post-levée seule.
L’utilisation d’une herse étrille ou d’une houe rotative est possible en conditions sèches, jusqu’à 2-3 feuilles du blé. Si la sécheresse est forte, l’efficacité contre les adventices ne sera pas au rendez-vous car celles-ci ne germeront pas. Enfin, la stratégie d’un retard de semis de deux à trois semaines fonctionne bien lors d’automnes secs, mais avec une efficacité moindre : on obtient une baisse de 40 à 50 % des populations de graminées contre jusqu’à 80 % en conditions normales ».