Betterave et cercosporiose : « Je suis passée d’un seul à trois traitements fongicides pour contenir la maladie »
Agricultrice à Guiseniers (Eure), Marie-Claire D’Halluin a revu sa protection fongicide sur betterave avec l’arrivée nouvelle de la cercosporiose.
« Il y a dix ans, il n’y avait pas du tout de cercosporiose dans notre secteur. Sur betteraves, la rouille et l’oïdium étaient les maladies principales contre lesquelles un seul traitement fongicide suffisait certaines années. La cercosporiose a commencé à apparaître il y a six ans et, en 2023, mes parcelles ont été très touchées avec une forte intensité d’attaque et beaucoup de feuillage détruit en août. Au lieu d’une production de 100 tonnes par hectare, le rendement est tombé à 90 tonnes par hectare sur les parcelles les plus attaquées.
En 2023, j’avais choisi plusieurs variétés de betteraves qui n’étaient pas toutes tolérantes à la cercosporiose. La variété Calledia KWS présente une certaine tolérance : je l’avais réservée aux arrachages tardifs. Ce type de variété, moins atteinte, permet de décaler le dernier traitement fongicide. La présence de cercosporiose m’a amenée à effectuer trois traitements fongicides pour un coût de 90 €/ha, le premier fin juillet avec le produit Spyrale, le deuxième en août avec le mélange Airone (cuivre) + Passerelle et le dernier avec Spyrale début septembre.
Je prends le temps de faire des prélèvements de feuilles de betterave et d’y mesurer la proportion touchée par des maladies pour optimiser la date de déclenchement des traitements fongicides avec les conseils de l’ITB. En 2024, j’ai porté mon choix de variétés sur FD Pulse, Calledia KWS et Caméléon, ces deux dernières étant tolérantes à la cercosporiose. »