Phytos et semences
Bayer se réorganise après l’absorption de Monsanto
Effective depuis à peine un mois, la reprise par Bayer de Monsanto se concrétise enfin, comme l’ont expliqué les dirigeants du groupe à Monheim le 18 septembre… mais le temps n’est pas encore venu pour eux d’afficher clairement leurs ambitions.
Effective depuis à peine un mois, la reprise par Bayer de Monsanto se concrétise enfin, comme l’ont expliqué les dirigeants du groupe à Monheim le 18 septembre… mais le temps n’est pas encore venu pour eux d’afficher clairement leurs ambitions.
Initié à l’été 2016, le rachat de Monsanto par Bayer n’est une réalité pour les équipes que depuis le 21 août 2018 : avant de pouvoir se réorganiser, les deux groupes devaient se mettre en conformité avec les autorités de la concurrence américaine et européenne, donc avoir chacun liquidé leurs actifs « en trop ». A l’occasion de sa convention annuelle avec la presse intitulée « Future of farming dialogue » qui s’est déroulée le 18 septembre à Monheim, au siège du groupe, Bayer n’a pas chiffré ses ambitions, malgré de fortes attentes. « Nous avons les projections pour chacune des deux compagnies mais pas encore pour l’ensemble combiné, a expliqué Liam Condon, président de la division Crop Science de Bayer. Ce sera plus clair à la fin de l’année ». Les formalités financières ne sont pas terminées et imposent des délais. Les dirigeants se sont donc focalisés sur les orientations qu’ils souhaitaient donner à la nouvelle entité.
« Nous ciblons le développement de solutions aux champs sur mesure pour nos clients et nous comptons bien générer plus d’innovations et plus vite que n’importe qui d’autres », a résumé Liam Condon. La nouvelle stratégie du groupe s’articule autour de trois éléments : l’innovation, la durabilité et la transformation digitale. L’objectif est d’« apporter à l’agriculteur les connaissances et les données pour faciliter sa prise de décision », a souligné pour sa part Bob Reiter, en charge de la R&D. Les synergies entre les deux sociétés, finalement très complémentaires, doivent faire gagner du temps au groupe par rapport au reste de son environnement.
L'agriculture à armes égales avec la pharmacie chez Bayer
L’addition des chiffres d’affaires des deux compagnies monte à 20 milliards d’euros par an, pour un investissement en R&D de 2 milliards d’euros. Forte de ses 35 000 employés dont 8000 en R&D, la division renforcée va faire désormais jeu égal en chiffre d’affaires avec les activités de pharmacie du groupe allemand. Elle devrait dans un premier temps apparaître leader sur les marchés du soja et du maïs ainsi que sur celui des céréales et du « digital farming », The Climate Corporation, propriété de Monsanto, étant absorbée. « Mais ce n’est pas seulement pour être numéro 1 que nous avons rapproché les deux entités, cela n’aurait pas de sens », a indiqué Liam Condon, qui veut aller plus loin dans l’innovation et le service aux agriculteurs.
Dans la nouvelle organisation, Liam Condon s’est entouré de plusieurs ex-dirigeants de Monsanto qui occupent des postes stratégiques. C’est le cas de Bob Reiter, qui était vice-président en charge de la stratégie de R&D ou de Brett Begemann, l’ancien PDG, qui devient directeur général.