Agriculture périurbaine : « Passer en bio pour éviter les problèmes »
Guillaume Blanc est producteur de grandes cultures à Castelnaudary, dans l’Aude. Soucieux de ménager les riverains et de consolider son exploitation, il a converti une partie de sa surface en bio : les parcelles qui bordent les maisons.
Guillaume Blanc est producteur de grandes cultures à Castelnaudary, dans l’Aude. Soucieux de ménager les riverains et de consolider son exploitation, il a converti une partie de sa surface en bio : les parcelles qui bordent les maisons.
« La ferme est située à 3 km du centre de Castelnaudary, qui compte 10 000 habitants. À proximité de la ferme, nous n’avons pas de souci avec les riverains. Nos voisins sont là de longue date, nous nous parlons et nous rendons régulièrement service.
Par contre, je cultive des parcelles qui bordent un lotissement et le camping municipal, très fréquenté du fait de l’attractivité touristique de la ville. Castelnaudary est une étape remarquable le long du canal du midi, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Mes champs longent le camping et les maisons sur un kilomètre. Pour éviter les problèmes avec les phytos et les engrais, j’ai converti les parcelles attenantes en bio. Cela représente environ 50 hectares de terres irriguées à bon et petit potentiel.
Par hasard, lors d’une soirée, j’ai fait la connaissance de presque tous les voisins du lotissement. Nous avons eu de bons échanges et ils étaient surpris que je sois passé en bio. Ils n’étaient visiblement pas gênés par mon travail. J’en ai profité pour leur dire que les agriculteurs comprenaient ce que les consommateurs attendent. Comme tout le monde, nous sommes sensibles à l’environnement et à notre cadre de vie.
En parallèle, j’ai semé une bande enherbée le long des parcelles qui longent le canal pour que les touristes puissent randonner le long du canal sans avoir à marcher dans les champs ou nos chemins privés. La mairie a salué ce qui reste une initiative privée et un panneau devrait être posé rappelant les règles de respect des lieux.
Pour la santé de mon exploitation, passer en bio est aussi une opportunité : ce choix ouvre de nouveaux débouchés sur un marché porteur et me permet de maintenir ma surface en culture en ne semant pas de ZNT le long des maisons. »