Protéines végétales
GIE SVP œuvre pour l’autonomie protéique bretonne
Créé l’an dernier, le GIE SVP (Service de Valorisation des Protéines) est réellement entré en action cet été : Eureden, Tromelin Nutrition et Valorex mettent des moyens en commun pour développer les protéagineux en Bretagne et réduire l’importation de soja.
Créé l’an dernier, le GIE SVP (Service de Valorisation des Protéines) est réellement entré en action cet été : Eureden, Tromelin Nutrition et Valorex mettent des moyens en commun pour développer les protéagineux en Bretagne et réduire l’importation de soja.
Les coûts que devraient partager chaque année les trois structures fondatrices du GIE SVP (Service de Valorisation des Protéines) s’élèvent à 225 000 €/an. Il s’agit de la coopérative Eureden (née en début d’année du rapprochement de Triskalia et de d’aucy), le fabricant d’aliments pour animaux Tromelin Nutrition et Valorex, le spécialiste du traitement thermique des oléagineux et des protéagineux, à l’origine de Bleu Blanc Cœur. Leur rapprochement vise à réduire la dépendance de la Bretagne, leur terre d’origine, en matière de protéines pour la nutrition animale. La région, qui reste la première zone de production d’aliments pour animaux en France, doit en effet faire venir 60 % de son besoin en protéines soit des autres régions françaises, soit de l’importation. La sole en protéagineux n’atteint même pas 1 % de la surface agricole utile (0,6 %) des quatre départements. Les partenaires s’engagent sur une quadruple voie : le développement des cultures, les technologies pour la valorisation des graines, le remplacement du soja d’importation par des graines extrudées chez les ruminants et les monogastriques, la valorisation du surcoût endossé par les éleveurs avec des filières adéquates.
Près de 1 000 ha de pois et féveroles semés en 2020
Le GIE SVP confie le développement de l’aspect culture à Eureden qui incite ses adhérents à semer pois et féverole à hauteur de 1 000 ha pour 2020 et s’engage à fournir, au GIE, 2 250 t de protéagineux. Eureden et Tromelin Nutrition devraient au total consommer 8 000 t de protéagineux extrudés en 2020/2021, selon les procédés mis au point par Valorex. Les trois structures pourront être en concurrence sur le terrain.
« Il ne s’agit pas que nos adhérents cassent toute leur rotation, mais qu’ils sèment au moins sur 4 ou 5 hectares avec le soutien du service agronomique de la coopérative », explique Yves Nicolas, qui représente Eureden au conseil d’administration du GIE. Ce dernier va donc financer des recherches sur les variétés à implanter dans le contexte pédoclimatique breton et la création d’un outil d’aide à la décision pour les producteurs. Puis le système se base sur une contractualisation avec des prix garantis et un engagement pluriannuel. « Eureden engage un programme de contractualisation de 500 ha de féverole par an avec un prix plancher de 215 €/t (y compris 10 € d’utilisation de semences certifiées) soit une augmentation de près de 10 % par rapport aux prix de campagne historique de la féverole. » Le prix maximum est fixé à 245 €.
De son côté, Valorex apporte son savoir-faire d’organisation de filières et de traitement technologique. Tromelin Nutrition, qui travaille avec elle depuis 2014, a déjà bénéficié d’un transfert : le fabricant vient ainsi d’investir 3 M€ dans une nouvelle tour d’extrusion, accolée à son usine historique de Plounéventer (Finistère), mise en route en novembre 2019. Valorex poursuit de son côté ses investissements avec un projet de 2,1 M€ à Combourtillé (Ille-et-Vilaine).