Une production bio, des prix conventionnels
La filière bio tire (enfin ?) la sonnette d’alarme (lire ci-contre). Avoir les faveurs du public (qui a tendance à oublier ses pensées lorsqu’il devient consommateur), des médias, des élus,... n’est décidément pas suffisant pour faire le bonheur des producteurs. Hélas, la filière bio est en train de connaître les affres de sa grande sœur conventionnelle (ou productiviste). Elle a raison de mettre en garde aujourd’hui contre un risque de surproduction. Un comble quand on se rappelle que le plan Barnier “Agriculture biologique : horizon 2012” lancé en septembre 2007 visait à tripler les surfaces actuelles cultivées en “bio” et de les porter à 6 % de la surface agricole française d’ici 2012. On est très loin du compte. La production biologique s’est trouvée prise dans la spirale infernale du prix bas. Dès les premières promotions sur un fruit ou un légume bio, on se doutait que les problèmes allaient subvenir. On y est. Et ce n’est pas les décisions des textes de loi (LMA) ou des élus locaux enjoignant à augmenter la part du bio dans l’alimentation qui vont régler quoi que ce soit. Car les budgets ne suivent pas. Produire bio a un coût. Ne pas vouloir le comprendre est au minimum méprisant pour tous les producteurs, qu’ils soient bio ou non.