Consommation
Un “super consommateur” qui reprend le pouvoir sur son alimentation
À l’occasion de son assemblée générale, le 25 juin, AgriConfiance a organisé une table ronde pour débattre sur le comportement d’achat du consommateur.
« Les cinq dernières années, le contexte de consommation a évolué comme jamais depuis 40 ans, analyse Xavier Terlet, directeur du cabinet conseil Protéines XTC. Aujourd’hui, nous avons affaire à un “super consommateur” qui veut reprendre le contrôle sur son alimentation et a le pouvoir de passer à l’acte pour privilégier certains produits. Pour lui, manger est avant tout un acte de plaisir, mais il veut des garanties pour ne pas gâcher le moment : des garanties de santé par la naturalité, d’environnement et d’éthique. Le choix et la hiérarchie entre ces exigences varient en fonction du contexte et du moment. »
Simon Eicher, chargé de développement produit “C’est qui le Patron ? !”, a ainsi évoqué les analyses issues des votes des consommateurs. Pour mémoire, lorsque “C’est qui le Patron ? !” prépare un nouveau produit, le cahier des charges est construit avec les consommateurs. Ils choisissent des critères pour lesquels sont aussi indiqués un prix correspondant. « Sur la moyenne des votes concernant le mode de production des produits issus de végétaux, les consommateurs choisissent plutôt l’agriculture raisonnée (64 %) que le bio (29 %), tandis que le conventionnel n’est qu’à 7 %. C’est bien le prix qui arbitre le choix du consommateur », analyse Simon Eicher. La preuve : sur le miel, l’agriculture raisonnée n’étant pas possible techniquement, les consommateurs ont choisi à 53 % le conventionnel, et à 47 % le bio. Autre enseignement : pour la purée de pommes, l’origine France ne pouvait pas être assurée sur les pommes bio. Les consommateurs ont donc voté, à 87 %, pour des pommes en agriculture raisonnée françaises (10 % ont choisi le bio). Les consommateurs préfèrent l’origine France plutôt que du bio dont l’origine n’est pas garantie. « La difficulté pour nous est d’avoir un référentiel connu du consommateur et stable dans le temps, donc on cherche des démarches équivalentes à la certification environnementale de niveau 2. Pour les pommes, on utilise AgriConfiance, Vergers Écoresponsables ou bio en conversion », conclut Simon Eicher.
« Les consommateurs choisissent plutôt l’agriculture raisonnée (64 %) que le bio (29 %) ».