Expérimentation : Invenio travaille sur les phéromones et kairomones
Invenio a proposé une journée d’information sur ses résultats d’essais et présenté de nouveaux programmes d’expérimentation, dont certains basés sur les odeurs.
Invenio a proposé une journée d’information sur ses résultats d’essais et présenté de nouveaux programmes d’expérimentation, dont certains basés sur les odeurs.
Invenio, outil de recherche et développement de la filière fruits et légumes en Nouvelle-Aquitaine a proposé une journée d’information technique à ses adhérents. Après quatre thématiques abordées en matinée, l’après-midi a été consacré à une conférence intitulée « Odeurs et ravageurs ». « Les hommes vivent dans le monde du visuel mais les autres êtres vivants, y compris les ravageurs des cultures vivent dans celui des odeurs », a précisé Ené Leppik, créatrice de Agri Odor, une société qui propose des solutions à base de kairomones. La spécialiste a ainsi précisé l’action des phéromones (qui agissent pour les individus d’une même espèce), les kairomones et synomones (qui interagissent entre différentes espèces notamment plantes/ravageurs).
Effets répulsifs et propriétés attractives
C’est sur ces relations que se basent différents projets actuellement menés par Invenio. Criotrap, qui a débuté en juin 2021, concerne la gestion des populations de criocères de l’asperge en fonction de l’environnement. « Une partie du projet tente d’identifier le « bouquet olfactif » de l’asperge qui est composé à 90 % par la même molécule pour attirer ou détourner les adultes lors de la migration printanière de leur zone d’hivernation (forêts) vers les parcelles d’asperge », explique Romain Warney, référent Asperge chez Invenio.
L’observation des adultes a également démontré l’utilisation de phéromones d’agrégation par cet insecte qui pourrait également servir de moyen de piégeage. Le projet PIC Plus vise à utiliser les propriétés répulsives des plantes lorsqu’il s’agit des pucerons du fraisier ou des propriétés attractives lorsqu’il s’agit des auxiliaires. Huit plantes comme l’ail, l’œillet d’Inde, le basilic, l’oignon… sont en cours d’évaluation (en plants ou en tronçons). « On constate certains effets répulsifs avec encore peu de résultats exploitables », confie Marion Turquet, référente protection biologique intégrée.
Enfin, la confusion sexuelle, largement utilisée en arboriculture notamment contre le carpocapse des pommes, se décline avec succès pour la lutte contre le carpocapse du châtaignier. « Après avoir constaté les effets similaires de la même phéromone à dosage égal, nos essais portent sur l’amélioration de l’efficacité de cette technique notamment en optimisant sa diffusion par l’usage de drone, de buffer et de paintball », commente Nathalie Lebarbier, Pôle Châtaigne. La lutte contre le carpocapse peut aussi être améliorée par l’usage de nématodes du sol qui interagissent sur le cycle de l’insecte lors de son passage au sol.