Pays de Loire
Un nouveau programme de recherche pour la pomme
Le 6 avril dernier, une cinquantaine de chercheurs s’est réunie à AgroCampus Ouest à Angers pour démarrer le projet AI-Fruit axé sur la qualité du fruit.
Pour améliorer la qualité de la pomme, les chercheurs s’intéressent depuis longtemps à des critères comme la texture ou la farinosité. Le programme européen Fruit Breedomics qui vient de démarrer (cf. fld hebdo du 29 mars 2011) prend en compte ces facteurs pour faciliter le travail des sélectionneurs. Un autre projet appelé AI-Fruit vient aussi d’être lancé. D’un budget de 800 000 €, il est financé en partie par la région des Pays de Loire. Il consiste à étudier la qualité de la pomme sur le plan génétique et écophysiologique. Coordonné par Mickaël Delaire d’AgroCampus Ouest, AI-Fruit reprend les derniers résultats obtenus avec le séquençage du pommier. L’un des objectifs est d’identifier les gènes qui contrôlent la farinosité. Les premiers résultats devraient tomber cette année. Le chercheur Marc Lahaye et son équipe nantaise étudient le mécanisme du développement de la texture. Il s’agit de découvrir les gènes qui influent sur la synthèse des différents composés de la texture comme la pectine ou les hémicelluloses. Les biologistes vont tenter d’établir le lien qui existe entre ce mécanisme et la variabilité de la composition des parois au sein des différentes variétés de pommes. Pour construire un modèle écophysiologique lié à la qualité texturale de la pomme, Michaël Delaire et son service vont s’inspirer des travaux déjà réalisés à l’Inra d’Avignon par Michel Génard et son équipe Plantes et Systèmes de Culture Horticoles sur le fruit virtuel. Ce modèle a pour but de connaître les fonctionnements du fruit, de hiérarchiser les processus impliqués dans la qualité et d’en analyser les interactions. Il fait jouer un nombre important de facteurs comme ceux liés à la composition du sucre, la transpiration et la régulation de l’eau, la taille des fruits, les valeurs santé comme la vitamine C. Au final, cette approche très théorique doit déboucher sur des outils d’aide à la décision pour évaluer ou prédire la qualité des fruits. Pour mesurer plus spécialement les polyphénols, des méthodes non destructives comme les mesures spectroscopiques seront étudiées avec l’Esa et Valinov (Végépolys).