Sud-Est, les premiers coups de “semonces”
Les producteurs de fruits et légumes des Bouches-du-Rhône et de Vaucluse ont mené, hier mardi 3 mai, des opérations de relevés de prix et de vérification du contenu des rayons de plusieurs grandes surfaces. Le Vaucluse s’était focalisé sur l’Isle sur la Sorgue où trois magasins ont été visités. Des incidents ont émaillé la rencontre avec le responsable du magasin Intermarché. Ils ont nécessité l’intervention de la police, notamment pour restituer le matériel d’un journaliste de France Bleu Vaucluse qui lui avait été confisqué par le responsable du magasin et ses vigiles. « Il est regrettable qu’un responsable de magasins, plusieurs fois pris en défaut ces derniers jours, ait eu ce comportement, souligne André Bernard, président de la FDSEA 84. Nous étions trois agriculteurs dans ce magasin, et il est désolant que nous n’ayons pas pu discuter. En revanche, le dialogue a été constructif avec le chef de rayon du Super U, rencontré peu après. Les enseignes se donnent bonne conscience en permettant à des producteurs locaux d’écouler des petits produits. Mais nous arrivons sur des productions lourdes gérées par les centrales et il est temps que le basculement sur les produits français soit réalisé. » Globalement, les agriculteurs ont pu constater dans certains rayons d’importants déséquilibres entre productions françaises et importations et des défauts notoires d’étiquetage frôlant la tromperie du consommateur. Par exemple des carottes espagnoles affichées origine France, des tomates marocaines devenues françaises et des origines paradoxales comme des choux “immatriculés” Nouvelle-Zélande ! Les Bouches-du-Rhône se sont mobilisées dans l’après-midi pour le même type d’opérations qui se veulent « encore courtoises » selon les termes de Claude Rossignol, président de la FRSEA Paca. A noter que, par ailleurs, Claude Rossignol a saisi le Préfet de Région d’une demande d’une table ronde avec la grande distribution pour évoquer ces différents points. Le référencement des productions françaises est une revendication majeure. Il ne fait pas de doute que ces opérations vont continuer mais le risque est très important de les voir transformer en opérations plus musclées. Ce début de saison sous tension fait craindre une campagne agitée.