« Soyez fiers et portez votre métier comme un étendard »
Elan de positivisme chez les producteurs de fruits, les fruits répondent aux nouvelles tendances de consommation. Reste à contrer les peurs du consommateur en prenant en main sa communication.
Elan de positivisme chez les producteurs de fruits, les fruits répondent aux nouvelles tendances de consommation. Reste à contrer les peurs du consommateur en prenant en main sa communication.
« Les fruits frais ont beaucoup d’atouts pour répondre aux nouvelles attentes sociétales », a annoncé le sociologue et agronome Eric Birlouez. La tonalité positive était lancée pour débuter la table ronde du congrès de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) début février à Paris. « Les consommateurs aspirent à des aliments sans additifs, produits localement, avec des atouts santé, a énuméré le chercheur. Ils ont envie de naturel ! » Il a aussi souligné la croissance des nouveaux modes de consommation : nomadisme alimentaire, snacking, croissance des pique-niques et brunchs. Les styles d’alimentation vegan, crudivore, sans gluten sont aussi des tendances de fond, favorables à une végétalisation de l’assiette. « Les fruits frais sont en phase avec ces tendances, s’est enthousiasmé Eric Birlouez. Mais la filière a le défi de la sincérité à relever, avec un discours de vérité ! »
Les consommateurs ont besoin de réassurance
Malgré la communication négative et les peurs, la consommation des fruits et légumes reste très dynamique. « Le sujet de l’origine est plus prégnant que celui des pesticides dans les remontées des consommateurs », a témoigné Mathieu Lovery, directeur de marché fruits et légumes pour Carrefour France. « L’excellence des produits français est d’ailleurs reconnue dans le monde entier, a relevé la géographe Sylvie Brunel. Sauf en France ! » Les consommateurs français ont perdu le lien avec la réalité de la production alimentaire. Ils ont besoin de réassurance. L’essor des nouveaux styles d’alimentation est d’ailleurs une manière de reprendre le contrôle face aux peurs suscitées par l’alimentation. « Il y a une réelle nécessité de dialogue direct avec le consommateur, d’expliquer les pressions sanitaires », a noté Sylvie Brunel. « Nous devons choisir une stratégie de communication basée sur ce que l’on est et pas en réponse à des épiphénomènes », a proposé Luc Barbier, président de la FNPF. Les ventes assistées en grande distribution, ou la digitalisation de témoignages de producteurs sur le point de vente sont des initiatives allant dans ce sens. « Nous devons redonner leur fierté aux producteurs, reconnaître leur rôle non économique, comme leur action sur la biodiversité et les paysages, s’est exclamée avec engouement Sylvie Brunel. Ces producteurs qui font tellement bien leur métiers qu’on oublie de les remercier ».