Sharka : l’Inra mis en accusation par des arboriculteurs
Soixante-treize arboriculteurs ont porté plainte contre l’Inra auprès des tribunaux administratifs de Grenoble et de Montpellier. L’institut de la recherche agronomique est accusé d’avoir introduit dans des vergers expérimentaux de Manduel et de Bellegarde (30) puis laissé disséminer la souche Markus (M) du virus Plum pox, à l’origine de la skarka. La première contamination a été reconnue en 1984 dans un verger proche de Salon de Provence. Selon les requérants, l’Inra aurait eu connaissance de la contamination dès 1984 mais n’aurait alerté les producteurs qu’en 1993. L’ Etat qui est également attaqué n’aurait réagi que la même année en préconisant l’élimination des arbres infectés au travers d’arrêtés préfectoraux.
Pour sa part, L’Inra a admis avoir introduit la souche M, plus virulente que la souche D identifiée dans les années 70, mais seulement en milieu confiné dans ses laboratoires de Bordeaux. L’Institut dément l’avoir expérimentée en milieu ouvert. Pour se défendre de ces accusations, l’Inra a pointé du doigt l’importation de plants non certifiés qui auraient pu être à l’origine de l’infestation. Les tribunaux administratifs de Montpellier et de Grenoble ont retenu cet argument et ont débouté les plaignants au motif que l’origine de la contamination n’était pas formellement démontrée. En 2002, le tribunal de Montpellier avait accordé 399 000 euros de dédommagement à un producteur qui avait engagé une plainte similaire. Les arboriculteurs ont fait appel de la décision.