Bretagne
Segmentation, diversification et bio
Les producteurs de la Sica Saint-Pol de Léon sont confiants pour 2017. Alors que la production de chou-fleur diminue, la segmentation, la diversification et la bio continuent leur progression.
Les producteurs de la Sica Saint-Pol de Léon sont confiants pour 2017. Alors que la production de chou-fleur diminue, la segmentation, la diversification et la bio continuent leur progression.
Pour les 1 100 producteurs de la Sica Saint-Pol de Léon, dans le Finistère, le chou-fleur, l’artichaut et la tomate restent les produits phare. Mais la situation évolue. En dix ans, les volumes de chou-fleur ont baissé de 30 %, passant de 160 à 110 M têtes. En cause : une production éprouvante, peu prévisible, une consommation en baisse, l’embargo russe... Après une saison 2015-2016 marquée par des invendus et pertes au champ, les surfaces en 2017 reculent encore de 5 %. En artichaut, le climat a réduit les rendements de 30 % et le chiffre d’affaires diminue. La variété Cardinal, lancée en 2015, est en forte progression et représente désormais 7 % de la production d’artichauts globuleux. Les essais commerciaux en Carmin, petit violet très coloré, ont en revanche été décevants et la variété sera arrêtée. L’année 2016 s’est bien passée en tomate. La diversification représente désormais 44 % du chiffre d’affaires, avec une bonne dynamique des Saveurs d’Antan mais une baisse en 2017 de l’Aumônière. Face à la demande en bio et pour des produits zéro résidu, un travail a été engagé pour réduire l’utilisation des pesticides. Les producteurs travaillent aussi pour réduire le coût de l’énergie. Les trois quarts du parc sont désormais équipés de cogénération. Et 2017 devrait voir la montée en puissance, à travers l’association bretonne Redéo, des achats en commun de gaz et électricité qui permettent d’abaisser le coût de 10 à 15 %. « Nous devons nous adapter à une forte variabilité entre produits, années et au cours de la saison », note Jean-François Jacob, président de la Sica.
Des surfaces de courges doublées en 2017
Certains segments connaissent toutefois une progression régulière. Les ventes de salade sous contrat ont atteint un record en 2016, avec 19 000 t commercialisées. La bio poursuit son développement, avec 350 ha de plein champ, quatre hectares d’abris, 22 producteurs certifiés et sept en conversion et 3 644 t commercialisées en 2016. En 2017, les volumes devraient augmenter de plus de 50 %. La diversification poursuit aussi sa progression. Plus de 1 700 tonnes de courges ont été vendues en 2016, contre 680 tonnes en 2015, et les surfaces ont encore doublé cette année. En légumes anciens, les volumes et le chiffre d’affaires ont augmenté de 40 %. « Même si la conjoncture 2017 reste incertaine, nous sommes confiants dans l’avenir, déclare Jean-François Jacob. 2017 devrait être l’année de concrétisation de nos projets de stations de conditionnement pour les courges. Le brexit soulève quelques inquiétudes, le marché anglais représentant notamment 20 % de l’export en chou-fleur, dont 60 % est exporté. Mais nous n’avons pas encore de signaux trop négatifs ».