« Saura-t-on encore produire l’endive demain ? » : les endiviers réagissent aux annonces de Gabriel Attal
L’Association des producteurs d’endives de France a publié une lettre ouverte à Gabriel Attal, appelant à l’application du “pas d’interdiction sans solution”. Elle y expose les impasses techniques dans laquelle se situe l’endive quant aux substances actives encore autorisées.
L’Association des producteurs d’endives de France a publié une lettre ouverte à Gabriel Attal, appelant à l’application du “pas d’interdiction sans solution”. Elle y expose les impasses techniques dans laquelle se situe l’endive quant aux substances actives encore autorisées.
Insatisfaits des annonces du Premier ministre Gabriel Attal pour calmer la colère des agriculteurs en France, les endiviers lui ont adressé une lettre ouverte, diffusée le 6 février.
Réagissant à la promesse de souveraineté alimentaire et aux « mots d'ordre pour l'agriculture: produire et protéger », deux « phrases fortes » qui ont « résonné chez chacun d’entre nous, suscitant un grand espoir », les endiviers de l’APEF -l’association des producteurs d’endives de France- rappellent partager ces deux souhaits du ministres. « Mais pour cela, il faut que s’applique le “pas d’interdiction sans solution” », avertissent-ils.
Benfluraline, Triflusulfuron-méthyle, Spirotétramate : pas d’alternatives satisfaisantes
Car saura-t-on encore produire l’endive demain ?, s’interrogent les endiviers. A date, la filière endive n’a aucune visibilité sur sa capacité à produire après 2024, suite au retrait annoncé de plusieurs substances actives clés (Benfluraline, Triflusulfuron-méthyle, Spirotétramate). Cette situation a stoppé tous les projets d’investissements ou d’installation et reprise de jeunes endiviers, selon l’APEF, « freinant d’autant plus l’évolution des pratiques agroécologiques ». La station d’expérimentation dédiée à l’endive travaille à des alternatives mais aucune solution n’est à ce jour satisfaisante pour les endiviers et les conseillers techniques.
Pourquoi risque-t-on de manquer d’endives en 2024 ?
La filière appelle à un « signal fort du gouvernement, une visibilité sur plusieurs années pour reprendre confiance dans cette production et s’engager pleinement dans la transition agroécologique ».
L’endive en chiffres clés (source : APEF)
L’endive est le 4e légume frais le plus consommé en hiver. La France est le premier pays producteur mondial avec 130 000 tonnes mais en baisse de -50% en 20 ans. La filière regroupe 300 producteurs, emploie 5 000 salariés et génère un chiffre d’affaires de 240 millions d’euros dont une partie à l’export. « Il fait partie du patrimoine agricole et gastronomique de la région Hauts-de-France et bien au-delà. Alors que 40 % des légumes consommés en France proviennent de l’import, l’endive présente dans les rayons est française à près de 100 % ! », souligne l’APEF.