Rungis : des apports affectés par la météo
La canicule et la météo déplorable du printemps ont eu des répercussions sur l’approvisionnement de Rungis l’an dernier. Cependant, les ventes ne semblent pas avoir trop souffert d’un marché plus équilibré en volumes.
Les chiffres des tonnages vendus sur le marché international de Rungis en 2003 enregistrent une baisse globale de l’ordre de 5 %. L’an passé, quelque 914 000 t sont passées par les opérateurs du marché. Si les fruits conservent bon an mal an leur position (un recul de 1,6 % à 497 598 t), c’est dans le secteur des légumes que la baisse est la plus notable : 50 000 t séparent les chiffres 2002 et 2003 (416 408 t) et c’est là que se trouvent les reculs les plus marqués. Les conditions climatiques ont bien évidemment leur part de responsabilité dans cette situation. C’est patent pour les légumes : dans les apports français, les importants reculs des salades
(- 22 %) et des champignons sylvestres (près de 40 %) sont directement liés à la météo. Les producteurs franciliens de salades ont fortement souffert des chaleurs. Et le mycélium fut rare à l’automne. En fruits, la météo du printemps a surtout influencé les produits d’été : abricots (- 18 %), pêches (- 8 %), nectarines (- 2,4 % compensés par une progression de 9 % des imports), cerises (- 22 %).
Le marché subit une baisse quasi-générale
Dans les “poids lourds” du marché, les situations sont contrastées. En légumes, presque tous les leaders font grise mine : - 12 points pour la tomate, - 10 pour la carotte, - 6 pour la pomme de terre, baisses que la progression de produits comme les choux de Bruxelles ou les aulx ne parviennent pas à compenser sur le global. Dans les fruits, la banane (-6,7 %), les pommes (- 5,2 %), les oranges (- 3 % malgré la progression du Maroc) et les fraises (- 2,6 %) sont à la baisse alors que la clémentine fait preuve d’une belle vitalité (20 % de progression avec une percée similaire pour le produit français) tout comme le raisin (+ 10 points). Enfin, soulignons l’explosion des tonnages de la pastèque: 13 000 t vendues, soit une hausse de 40 %, preuve que l’été fut chaud. Cependant, de tels chiffres n’augurent pas pour autant d’une baisse de l’activité des grossistes du marché. Il faudra encore attendre le chiffre d’affaires du secteur, mais les prix semblent avoir été valorisés. Comme le fait remarquer Jean-Claude Reverdy, Président des grossistes en fruits et légumes de Rungis, “La sécheresse de l’été dernier a eu certainement un impact sur les arrivages. Cependant, pour les opérateurs, un marché en équilibre est toujours préférable à un marché trop surchargé en produits.”