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Sud-Ouest - Tomate
Rougeline fête dix années de croissance

Au bout de dix années d’existence, Odélis-Rougeline commercialise 70 000 t de fruits et légumes et réalise 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Née en 2001 du regroupement de Solprim, à Marmande (Lot-et-Garonne) et d’Agrisud, à Perpignan (Pyrénées-Orientales), la société Odélis a changé de nom avec la nouvelle année. Plus connue par la marque Rougeline, sous laquelle elle commercialise ses produits depuis toujours*, l’entreprise a été rebaptisée SAS Rougeline, ce qui est désormais plus représentatif de l’ensemble des producteurs du Sud de la France qui travaillent avec elle. En 2004, en effet, les Gascons et les Catalans ont été rejoints par les producteurs provençaux de Polenium, ce qui a permis de créer le premier groupe de producteurs de tomates du Sud de la France. En 2006, c’est ensuite l’équipe d’Anaïs, à Cavaillon (Vaucluse), qui est venue grossir les rangs et les volumes de production, suivie en 2008 par les producteurs de Primeurs de la Crau, à St-Martin-de Crau (Bouches-du-Rhône). « En 2001, Odélis comptait 72 producteurs, ils sont 155 aujourd’hui, sur l’Aquitaine, le Roussillon et la Provence, confie Patrick Blancuzzi, responsable marketing de Rougeline. 250 ha de serres sont exploités, 1 700 salariés employés par le groupe et sur les exploitations des producteurs, et l’entreprise réalise 100 M€ de chiffre d’affaires. »

40 ha de serres sur quatre ans
En 2010, Rougeline a récolté 70 000 t de fruits et légumes, essentiellement des tomates, sa spécialité (58 000 t), mais aussi 2 200 t de fraises et de fruits rouges, 2 500 t de légumes à ratatouille, 6 millions de têtes de salades et de jeunes pousses, 5 000 t de concombres et 1 000 t de fruits et légumes bio (kiwis et herbes aromatiques). Ce dernier volet n’est pas un axe stratégique de développement pour Rougeline, dont la progression repose sur ses filières conventionnelles historiques qui permettent d’obtenir des volumes, mais il apporte un complément d’activité.
Le plan de développement de l’entreprise sur quatre ans (2009-2012) prévoit la création de 40 ha de serres nouvelles, soit sous forme de projets individuels, soit par des associations de producteurs, soutenus par Rougeline (appui technique, soutien auprès des banques, des Pouvoirs publics, etc.), comme ça a été le cas pour la grande serre de Parentis-en Born (Landes), chauffée grâce à l’eau chaude extraite des puits de pétrole exploités aux alentours par la compagnie Vermilion. Cette serre couvre pour l’instant 6,4 ha et devrait être complétée, en 2011, par 4 à 6 ha supplémentaires (17 ha sont prévus au total). A cela devraient s’ajouter 4 à 5 ha d’extensions de serres sur des exploitations individuelles, comme en 2010. « Nous sommes aujourd’hui sur l’idée de reproduire des outils du style de celui de Parentis, avec des modes de chauffage innovants, qui doivent cependant être viables économiquement, poursuit Patrick Blancuzzi. Mais il n’est pas toujours facile de trouver le bon endroit pour développer des serres, les producteurs prêts à investir et l’énergie disponible pour le chauffage. » Un certain nombre d’agriculteurs travaillant avec Rougeline et équipés de serres anciennes et peu performantes en termes énergétiques, ont décidé de bâtir de nouveaux outils pour la tomate et de reconvertir leur parc pour la culture de fraises, qui peuvent être produites dans des serres plus simples. 1 000 t de fraises supplémentaires pourraient ainsi être commercialisées par Rougeline d’ici trois ans.

Communication high-tech et de terrain
L’entreprise, qui propose aux distributeurs (80 % GMS, 20 % grossistes et réseau spécialisés) une vingtaine de variétés de tomates différentes et joue la carte de la segmentation, ne présente pas de nouveauté cette année. Elle préfère mettre l’accent sur le service apporté aux enseignes (solutions rayons, merchandising, visites sur le terrain, animations) et la communication. Ainsi, depuis le mois de mars, les emballages de tomates cocktail grappe, de tomates cerise grappe, de kumato et de fraises gariguettes comportent un QR Code (étiquette carrée à petits points noirs et blancs), spécifique à chaque type de produit. Ce nouveau genre de communication, destiné aux personnes branchées et dotées d’un téléphone portable équipé d’une fonction scanner, permet d’avoir accès à des pages Web “au contenu évolutif”, donnant des informations sur les variétés, le goût, le calendrier de production… et bientôt des recettes et des vidéos. Les QR Codes sont intégrés au visuel de l’emballage et ne demandent pas de manipulation supplémentaire lors du conditionnement. Ils concerneront, par la suite, la majeure partie des produits de la gamme préemballée.
Autre tendance, les journées portes ouvertes chez les producteurs, les “Paysans Rougeline”, “meilleurs ambassadeurs” de la marque. Elles sont importantes à organiser, car elles concernent aussi bien les enfants des écoles et des centres aérés, accueillis le matin, que les fournisseurs, les revendeurs, les officiels et le grand public, et demandent une préparation en termes de signalétique, dégustation et préparations culinaires. Mais elles plaisent beaucoup aux consommateurs qui aiment se rapprocher des producteurs. Deux ou trois devraient être organisées cette année.

Vers de nouveaux marchés
Enfin, Rougeline veut diversifier ses débouchés. Avec sa gamme de jus et de nectars, elle compte faire parler d’elle autrement, pas uniquement dans les rayons de la grande distribution, et s’ouvrir à d’autres opportunités commerciales. La restauration hors foyer pourrait, par exemple, être une nouvelle cible. Depuis deux ans, l’entreprise possède par ailleurs, une structure de commercialisation chargée de l’export et vend désormais 10 % de ses volumes en Allemagne, en Italie et dans les Pays de l’Est. « Le marché français suffirait à écouler notre production, mais l’export nous permet d’être sur des niches très haut de gamme et de trouver une bonne valorisation aux produits vendus, conclut Patrick Blancuzzi. Nous proposons certaines variétés qui n’existent pas dans ces pays. Il ne s’agit pas ici de faire du volume, mais du très qualitatif. »

* En réalité, la marque Rougeline a été créée en 1990 par une organisation de producteurs à laquelle les droits ont été rachetés.

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