Interpera 2019
Redynamiser le marché de la poire
En 2019, la récolte européenne de poires devrait être en baisse. Malgré les difficultés persistantes liées à l’embargo russe, des pistes existent toutefois pour redynamiser le marché et la production.
En 2019, la récolte européenne de poires devrait être en baisse. Malgré les difficultés persistantes liées à l’embargo russe, des pistes existent toutefois pour redynamiser le marché et la production.
Interpera, le congrès international de la poire, a réuni 110 producteurs, chercheurs et metteurs en marché du 25 au 27 juin à Tours. Après une année 2018 dans la moyenne (2,3 Mt), la récolte 2019 s’annonce en baisse. En Italie (730 000 t en 2018), outre une baisse des surfaces, l’alternance de chaud et froid devrait limiter la récolte. Aux Pays-Bas (402 000 t) et Belgique (370 000 t), elle devrait être similaire à 2018. En Espagne (311 000 t), le froid, la chaleur et la pluie ont entraîné une baisse de potentiel, à laquelle s’ajoutent des arrachages en Blanquilla. En France (134 000 t), le gel a touché certaines zones et les prévisions sont de 128 000 t (-6 %), sauf en Conférence (+3 %). Au Portugal (142 000 t), la récolte devrait augmenter (145 600 t, +2,4 %). Au total, 2019 devrait être une année moyenne basse, avec une baisse prévue aussi aux États-Unis (360 000 t, -12 %).
Une filière proche de la rupture
Ce fait intervient dans un contexte complexe en Europe, avec une consommation qui diminue et une production en baisse de 8 % en quinze ans. Au Benelux, où le verger s’est beaucoup développé en dix ans, l’embargo russe a mis à mal le secteur. Des efforts sont faits pour trouver de nouveaux marchés, mais la filière se dit « proche du point de rupture ». Des incertitudes existent aussi sur le Brexit, le Royaume-Uni ayant importé 121 500 t de poires en 2018, en provenance à 83 % du Benelux et du Portugal. En France, la situation est satisfaisante, avec le bon développement d’Angélys et de la démarche Vergers écoresponsables.
Renouveau variétal
De nouvelles variétés plus productives, résistantes et de meilleure conservation sont aussi proposées depuis dix ans en Europe, avec une palette de goûts pour séduire les jeunes et d’autres pays, un accent mis sur la praticité avec des poires croquantes et des démarches marketing (Angélys, Migo, Sweet Sensation, Qtee). Aux États-Unis, où la poire est très présente sur les réseaux sociaux et a travaillé son image, la moyenne d’âge des consommateurs est de 38 ans. À méditer pour la consommation européenne. De nouvelles opportunités existent aussi à l’export (Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, Amérique latine, Afrique). Enfin, la concurrence hors intra-UE est limitée. La Chine (15,6 Mt) assure toujours les deux tiers de la production mondiale, mais avec surtout des variétés asiatiques destinées au marché intérieur. La production recule en Amérique latine, avec une baisse des ventes vers l’UE (Argentine, Chili). Et en Afrique du Sud, où elle se développe, l’UE reste un marché important mais des efforts sont faits aussi vers les États-Unis, le Canada et le Moyen-Orient.