Récolte de pommes et poires 2023 : y aura-t-il des fruits pour les industriels de la compote?
Selon la conférence Prognosfruit, l'Europe se dirige vers des récoltes de pommes et de poires relativement faibles. Les stocks sont vides, l’hémisphère Sud absent. En France, les niveaux remontent proches de ceux de 2019. L’Afidem souligne une demande active des industriels (compotes, jus), une opportunité à saisir pour les volumes français de pommes.
Selon la conférence Prognosfruit, l'Europe se dirige vers des récoltes de pommes et de poires relativement faibles. Les stocks sont vides, l’hémisphère Sud absent. En France, les niveaux remontent proches de ceux de 2019. L’Afidem souligne une demande active des industriels (compotes, jus), une opportunité à saisir pour les volumes français de pommes.
Alors que l’association mondiale pomme poire Wapa, lors de la conférence Prognosfruit, a annoncé pour 2023 de faibles récoltes européennes en pomme (11,41 millions de tonnes) et surtout en poire (1,746 millions de tonnes), la France annonce une récolte proche de la normale. L’ANPP (association nationale pomme poire) table sur 1,501 millions de tonnes de pommes, en hausse de 7,9 % sur un an et de +9,5 % par rapport à la moyenne triennale. Un niveau de récolte qui serait une belle remontée suite aux petites années 2022 (1,391 millions de tonnes), 2021 (1,383 millions de tonnes) et 2020 (1,337 millions de tonnes).
Ainsi, malgré une petite récolte européenne, la situation est de bonne augure. Philippe Binard, secrétaire général de Wapa, a estimé que « cette saison se présente plutôt sous de bons augures, avec une petite récolte, pas de stocks de la campagne précédente, pas de chevauchement avec l’hémisphère Sud,».
Transformation : des marchés demandeurs pour l’industrie
Et côté transformation ? Alors que le marché des jus de fruits souffre de la pénurie d’oranges pour le pressage, la pomme pour la transformation pourrait-elle se saisir d’une opportunité ?
Sur LinkedIn, Isabelle Jusserand, directrice de l’Afidem, l’interprofession des fruits pour la transformation, rappelle que le niveau de 1,5 million de tonnes de pommes prévues pour la récolte française n’avait pas été atteint depuis 2019, ce qui « devrait permettre de l’offre disponible, en volumes, pour la fabrication de compotes ». En outre, elle rappelle que le marché est actif au niveau de l’industrie pour le concentré pour le jus, d’autant plus qu’il y a des reports de demandes suite au déficit sur le marché du jus d’orange.
En poire, le niveau de l'offre est faible, tant en France (105 000 tonnes) qu'en Europe. La baisse est encore plus marquée sur les poires d'été.
« Oui il y a plus de volumes, mais ils sont aussi de meilleure qualité, nuance Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP (association nationale pomme poire). Quel sera donc le taux d’écart de tri, reflet des envois pour l’industrie ? Contrairement à l’année dernière, ce début de campagne montre une belle qualité des fruits, donc moins d’offre pour la transformation. A voir aussi, cela pourrait entraîner un meilleur équilibre de prix payés ».
A la récolte 2020, les prix pour la transformation avaient réussi à monter « très très haut », en raison de volumes disponibles faibles adossés à un plus gros référencement de l’origine France dans les compotes.