Qu'a-t-on cuisiné ce 30 mai au ministère de l’Agriculture ?
Un moment convivial était organisé pour rassembler les ambassadeurs de cette culture qui est le 3e aliment le plus consommé au monde et qui représente un espoir pour de nombreuses populations qui en dépendent, face aux enjeux climatiques, géopolitiques et sociaux. La France en est, elle, le premier exportateur mondial mais doit aussi faire face à de nouveaux challenges.
Un moment convivial était organisé pour rassembler les ambassadeurs de cette culture qui est le 3e aliment le plus consommé au monde et qui représente un espoir pour de nombreuses populations qui en dépendent, face aux enjeux climatiques, géopolitiques et sociaux. La France en est, elle, le premier exportateur mondial mais doit aussi faire face à de nouveaux challenges.
Ambassadeurs, ministres, producteurs et négociants, représentants de la presse… Plus de 160 personnes étaient attendu au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire rue de Varenne ce 30 mai à l’heure du déjeuner. Et malgré les averses, la pomme de terre a fait « barnum » comble.
Car c’est bien la pomme de terre qui était fêtée ce jour-là. Par décision de la FAO fin 2023, le 30 mai est désormais Journée internationale de la pomme de terre, 3e aliment le plus consommé au monde derrière le riz et le blé et cultivé dans près de 160 pays !
En France, cette première édition, déclinée partout sur le territoire, s’est traduit notamment par un moment convivial au ministère de l’Agriculture à l’initiative du CNIPT, l’interprofession du frais, et celle de la transformation GIPT et des plants SEMAE, rassemblant les représentants des filières.
D'autres actions ont été mises en place pour cette première Journée Internationale de la Pomme de Terre. Ainsi, les acteurs de la filière ont pu obtenir des kits de communication (logo, charte graphique, affiche, stop rayon, stickers) pour théâtraliser les rayons en magasin. La filière a acheté des espaces dans "J'aime Lire" afin de retracer pour les enfants l'histoire de la pomme de terre ; et dans Le Parisien/Aujourd'hui en France pour informer les lecteurs sur les qualités nutritives de la pomme de terre. Des reportages sur M6, Sud Radio, RTL, etc. sont aussi à retrouver.
La pluie s’est aussi invitée à la fête, empêchant le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau de planter des pommes de terre dans les jardins potagers de Varenne. Qu’à cela ne tienne, l’instant jardinage n’est que remis, le ministre ayant promis de tenir la filière au courant du développement de la culture.
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La pomme de terre, meilleur ratio entre la valeur nutritionnelle et l’utilisation des ressources
Plus de 5 000 variétés dont 250 reconnues pour les étals en France et pléthore de recettes… La pomme de terre dans toute sa diversité démontre des qualités gustatives et nutritionnelles mais aussi agronomiques, avec une certaine résistance et une adaptabilité aux différents systèmes agroécologiques. « Selon la FAO, la pomme de terre est la culture qui présente le meilleur ratio entre sa valeur nutritionnelle et son utilisation des ressources », rappelle d’ailleurs Joanny Dussurgey, le nouveau président du CNIPT depuis deux semaines.
Le thème choisi par la FAO pour cette première édition : “Cultiver la diversité, nourrir l’espoir”
Le thème de cette première Journée souligne le fait qu'avec plus de 5 000 variétés, la pomme de terre offre un large choix pour répondre aux besoins des différents systèmes de production, aux préférences culinaires et aux applications industrielles, en particulier en ces temps troublés où de nombreux systèmes agroalimentaires sont en péril dans le monde entier.
8 000 ans d’histoire et l’intervention de Parmentier
Plus de 8 000 ans d’histoire et un voyage des Andes au reste du monde, en passant par les Canaries et l’Europe, « la pomme de terre a notamment joué un rôle clé contre les famines en France », a relaté Joanny Dussurgey.
En France, c’est Antoine Parmentier -dont une statue se trouve fort à propos au 1er étage d’un bâtiment du ministère- qui a démocratisé la pomme de terre et pousser la population à la consommer. En 1786, il présente des plants en fleur de pomme de terre au roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette, qui le missionnent. 2 hectares lui sont alloués à la plaine des Sablons, aujourd’hui Neuilly-sur-Seine. Parmentier a l’idée de génie de faire garder ces champs la journée -suscitant la curiosité et l’envie du peuple- mais pas la nuit. Les premiers glaneurs ne se font pas attendre et vont déguster la pomme de terre « comme à la table du roi ».
« Aujourd’hui ce humble tubercule est devenu un incontournable de la cuisine », a glissé avec une affection non dissimulée le nouveau président du CNIPT.
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« Géopolitique et alimentation ne sont jamais éloignés », plussoie le ministre Marc Fesneau, évoquant la construction des Etats-Unis, fortement liée à l’histoire de la pomme de terre (grande famine en Irlande suite à un mildiou).
En France, l’enjeu de la souveraineté alimentaire, des champs aux usines
« Cette Journée internationale de la pomme de terre est une reconnaissance de l’importance de cette culture », a estimé la ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture Agnès Pannier-Runacher, rappelant les enjeux de souveraineté alimentaire à l’œuvre en France.
La France est le 2e producteur européen de pommes de terre, avec 6,1 millions de tonnes de pomme de terre de conservation et 130 000 tonnes de primeur, et le 1er exportateur mondial.
« En France, nous avions la production mais pas assez d’usines de transformation. Aujourd’hui les nouvelles usines implantées dont trois dans les Hauts-de-France inversent la tendance et met en exergue le nouvel enjeu d’approvisionnement français de pomme de terre en brut. » En outre McCain vient d’annoncer 350 millions d’euros d’investissements nouveaux dans l'Hexagone pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français au cours des cinq prochaines années.
L’enjeu de la filière sera donc de parvenir à répondre à ce sursaut de la demande industrielle tout en continuant à fournir le frais, dans un contexte de productivité attendue à la baisse, face aux à-coups climatiques et la diminution du nombre de solutions techniques autorisées.
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