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Que faut-il savoir sur le chancre du pommier

Le chancre du pommier et du poirier est causé par le champignon Neonectria ditissima. Seule la prophylaxie permet d’enrayer son développement.

Le chancre du pommier est l’une des maladies les plus importantes du pommier et du poirier. Les pertes dues à ce champignon, Neonectria ditissima (synonyme : Nectria galligena), sont très difficiles à quantifier, car elles se produisent à tous les stades de la production, de la pépinière au magasin de fruits. Sur rameaux, le chancre apparaît sous forme de taches rougeâtres de quelques millimètres à un ou deux centimètres, avec formation de cloques, de boursouflures de l’écorce. Pendant l’hiver, les taches confluent et provoquent un brunissement de l’écorce.

En pépinière, on observe des chancres papyracés (décollement de l’écorce rappelant celle du bouleau) aussi bien sur le porte-greffe que sur la variété, responsables de dépérissement et de mortalité. En verger, sur des arbres affaiblis, ces chancres peuvent se développer et provoquer des dépérissements. Sur des arbres vigoureux, ils s’effacent progressivement et se cicatrisent, et la maladie disparaît avec l’âge des arbres. Sur fruits en fin de conservation, on observe des taches brun noirâtre, localisées souvent dans la cuvette oculaire, et souvent une pourriture de cœur avec un feutrage gris clair dans les loges carpellaires. La pourriture est molle et humide, et dégage une odeur de cidre. La maladie se développe à la faveur de températures douces et de période de pluie.

Moyens de protection

Prophylaxie

Seule la prophylaxie permet d’enrayer le développement du chancre du pommier. Chaque millimètre de lésion chancreuse peut être à l’origine de 10 000 spores par événement pluvieux, la progression du chancre peut rapidement devenir incontrôlable. Il n’y a pas de produit homologué car l’usage n’existe pas en tant que tel. La lutte repose donc essentiellement sur : la suppression des foyers repérés par la taille et l’élimination des bois de taille. Leur gyrobroyage est insuffisant, il faut les sortir du verger pour les brûler ; la désinfection des outils ; la plantation de matériel sain (vérifier l’absence de chancre à l’achat).

Jeunes plantations

Le champignon peut se développer rapidement sur jeunes plants. Si le chancre est situé dans la partie supérieure de l’arbre, la tête de l’arbre peut être rabattue en deçà de la nécrose dans le bois. Il est alors possible de reconstruire un nouvel axe. Si toutefois le chancre est en position basse, il est souhaitable d’éliminer l’arbre.

Curetage

Cette technique a une efficacité limitée si le mycélium est déjà bien installé dans le bois. Si les chancres continuent à se développer ou sont à l’origine de nouveaux chancres, les arbres doivent être supprimés.

Variétés

Toutes les variétés cultivées sont susceptibles de développer des chancres, mais les variétés du groupe Gala sont très sensibles à tout type de chancre. Jazz® Scifresh et Envy® sont reconnues sensibles au chancre à Nectria ainsi que Belchard Chantecerc, Rubinette et les rouges américaines.

Recherche

Le centre CTIFL de La Morinière étudie de nouvelles méthodes de lutte avec différentes spécialités pour protéger les plaies de contamination et évaluer l’intérêt de l’injection directe et du badigeonnage. L’usage d’outils d’aide à la décision est également testé.

Une dizaine de spores est nécessaire pour infecter une blessure, peu importe la taille de cette dernière. Une période d’humectation suffisamment longue, de deux à six heures selon les températures, est nécessaire pour que les ascospores et les conidiospores pénètrent dans l’hôte.

Les applications d’urée post-récolte favorisent les contaminations de chancre et le développement des symptômes. Il semble que l’irrigation par aspersion augmente également la vitesse de production de spores par les chancres.

Confusion possible : la forme chancre papyracé peut être confondue avec du Botryosphaeria, une carence en bore ou un coup de soleil. L’isolement en laboratoire est nécessaire pour identifier l’agent pathogène.

D’autres essences ligneuses comme l’aubépine, le bouleau, l’érable, le hêtre, le noyer noir, le peuplier… sont des hôtes intermédiaires.

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