Pruneau d’Agen IGP : la récolte 2023 s’annonce fructueuse, après deux campagnes de gel
Début août, le Bureau interprofessionnel du pruneau a annoncé le début imminent de la nouvelle récolte. Celle-ci s’annonce de qualité et en quantité. Il était temps. Après deux campagnes marquées par le gel, les stocks sont au plus bas et les consommateurs n’ont plus le « réflexe pruneau ».
Début août, le Bureau interprofessionnel du pruneau a annoncé le début imminent de la nouvelle récolte. Celle-ci s’annonce de qualité et en quantité. Il était temps. Après deux campagnes marquées par le gel, les stocks sont au plus bas et les consommateurs n’ont plus le « réflexe pruneau ».
En ce début de mois d’août, les 850 producteurs de Pruneaux d’Agen IGP s’apprêtent à entamer la récolte des prunes d’Ente. Et après deux années consécutives marquées par des épisodes de gel et un volume de récolte historiquement faible, la récolte 2023 s’annonce bonne. Elle devrait retrouver un niveau normal, grâce à des conditions climatiques plutôt favorables.
Enfin des volumes, de qualité
« Concernant la qualité, celle-ci s’annonce bonne. Les conditions climatiques ont été favorables à un bon développement organoleptique des fruits et les vergers sont dans un très bon état sanitaire (pression faible des ravageurs cette saison) », nous précise Gaëtan Vergnes, secrétaire général du Bureau national Interprofessionnel du Pruneau (BIP).
Le potentiel théorique de récolte se situe autour 45 000 tonnes. Sur les 10 dernières années, en excluant les deux dernières années très marquées par le gel, le niveau moyen de la récolte est de 40 000 tonnes de pruneaux.
Des stocks au plus bas
En 2022, la cueillette de prune d’Ente a atteint 54 879 tonnes en fruits frais. La récolte de pruneaux après séchage* s’est, elle, élevée à 16 630 tonnes, dont 92,2 % certifiable IGP. 2021 avait aussi été une mauvaise année, avec 17 150 tonnes de fruits récoltés, après séchage. Ce sont donc deux années consécutives de gel, qui ont eu pour conséquence de vider les stocks au sein des entreprises.
« Les entreprises de transformation ont puisé dans les stocks pour compenser le manque de pruneaux disponibles, confirme Gaëtan Vergnes. Au début de la campagne de commercialisation 2020-2021, en septembre 2020, les stocks étaient de l’ordre de 40 000 tonnes, ce qui représente environ une année de commercialisation. Aujourd’hui, en août 2023 donc en fin de campagne 2022-2023, le niveau des stocks devrait être inférieur à 10 000 tonnes. »
* Le ratio est d’environ 3,3. Ce chiffre varie d’une année sur l’autre mais se situe dans cette moyenne.
Consommation en berne : une campagne de comm’ pour réactiver le « réflexe pruneau »
« Malgré la mobilisation des stocks, les entreprises de transformation ont dû arbitrer sur certains marchés et cela se ressent dans le volume commercialisé par la filière ces deux dernières années, qui est en baisse », analyse Gaëtan Vergnes. 33 000 tonnes ont été commercialisées en 2021-2022, contre 38 000 tonnes en moyenne sur les dernières années.
Sur le marché intérieur, le pruneau a pu se faire plus rare dans les rayons suite au gel. En outre, d’après le panel Kantar, les volumes de pruneaux de bouche achetés sont en baisse de -10 % en 2021-2022 par rapport à 2020-2021, campagne qui a été néanmoins marquée par le Covid. Le décrochage est plus marqué à l’export que sur le marché intérieur. Les volumes exportés sont en baisse, de 20 500 tonnes en 2020-2021 à 12 500 tonnes en 2021-2022. La France reste néanmoins exportatrice nette de pruneaux.
Pour réactiver le « réflexe pruneau » chez les consommateurs, l’Interprofession déploiera à partir du début de l’année 2024 une nouvelle campagne de communication autour du slogan : “Qui que tu sois, le pruneau d’Agen est fait pour toi”.
Le pruneau en France. Les pruniculteurs français récoltent en moyenne 40 000 tonnes de fruits chaque année en France sur plus de 11 000 hectares. La France est le 3e producteur mondial de pruneaux et se singularise par son IGP (Indication Géographique Protégée). L’IGP garantit des prunes d’Ente récoltées, séchées et transformées au sein de l’aire IGP : le territoire du département du Lot-et-Garonne et une partie du territoire des 5 départements limitrophes : Dordogne, Gironde, Tarn-et-Garonne, Gers, et Lot.