Nouvelle Aquitaine
Propulso : être ou ne pas être
Le déficit d’adhésion des professionnels et les nouvelles règles concernant l’attribution des aides publiques inquiètent le président de Propulso.
Le déficit d’adhésion des professionnels et les nouvelles règles concernant l’attribution des aides publiques inquiètent le président de Propulso.

Depuis 2015, Propulso regroupe des producteurs entrepreneurs de la filière fruits et légumes et leurs organisations de Nouvelle Aquitaine. Aujourd’hui, ce « parlement régional » des fruits et légumes, héritier de 35 ans d’histoire écrite par l’association Fruits et Légumes d’Aquitaine, peine en effet à fédérer les énergies. « Si cet outil s’arrête faute de moyens et de volontés, je parie qu’au bout de trois ans nous devrons le recréer » : Jean-Michel Ruchaud, le président de Propulso, ne cachait pas une certaine amertume lors de la dernière assemblée générale. Pourtant, l’entité est légère et mobile, avec une seule animatrice, et ne demande pas de moyens conséquents.
Réfléchir collectivement en sortant du court terme
Les actions de Propulso et de son réseau d’entreprises ressources sont convaincantes et efficaces, même si les règles du jeu pour les financements publics sont de plus en plus faibles et difficiles à obtenir… On rappellera pour mémoire la mise en place d’un labo in vitro à Douville (Dordogne) par Invenio dont la subvention est accordée puis supprimée en cours de route. Ce qui fait ironiser son directeur Pierre Gaillard sur « l’efficience des aides publiques » !
On le voit, le constat pour le parlement Propulso l’est aussi à l’échelle de toute la recherche et développement et de l’ensemble des actions. Et Jean-Michel Ruchaud d’enchaîner : « Comment faire si on ne s’arrête pas un peu pour réfléchir collectivement, en sortant du court terme ! » D’autant que « le débat pour nourrir les orientations », quand il est lancé, s’avère riche et passionnant. Pour exemple, les échanges avec des représentants des anciennes régions Limousin et Poitou-Charentes, ont permis de confronter des points de vue dignes d’intérêt, sur l’accompagnement des professionnels et les rôles respectifs des chambres d’agriculture et des centres d’expérimentation. Appel est lancé par ailleurs pour une plus grande implication des anciennes régions précitées. Pourtant, les besoins sont bien réels et les réalisations d’Invenio en expérimentation, du Ciref en création variétale ou d’Agriabri en financement pour ne citer qu’eux, ont aidé la filière Aquitaine à se propulser à la première place des régions productrices en France.
Les outils sont là, adaptés et adaptables
Les réflexions lancées par les rendez-vous de Propulso et poursuivies par l’Autr’ école abordent régulièrement avec pertinence les sujets de l’humain et de l’entreprenariat, et Périfel est aujourd’hui une rencontre régionale attendue et appréciée. Si on ajoute à cela une filière plus pimpante que beaucoup d’autres… on peut se poser la question de ce déficit d’adhésion à la réflexion collective, et plus largement du manque d’attractivité des métiers liés aux fruits et légumes en Nouvelle Aquitaine comme ailleurs. Les outils sont là, adaptés et adaptables, il ne manque qu’un peu de carburant humain pour aider à les guider. Le moment s’y prête.