Pourquoi la filière framboise intègre l’AOPn Fraises de France
L’Association de valorisation de la filière framboise (AVFF) fait désormais partie de l’AOPn Fraises de France. Les raisons de cette association.
L’Association de valorisation de la filière framboise (AVFF) fait désormais partie de l’AOPn Fraises de France. Les raisons de cette association.
Les discussions pour faire entrer l’AVFF (Association de valorisation de la filière framboise) dans l’AOPn Fraises ne datent pas d’hier. Elles existent depuis plusieurs années même si « elles étaient moins alimentées ces dernières années », selon Emeline Vanespen, directrice de l’AOPn. L’inclusion de l’AVFF avait été validée par le conseil d’administration de l’AOPn Fraises il y a près d’un an. Le départ à la retraite de l’animateur de l’AVFF, Philippe Massardier, a sans doute précipité les choses. Cette intégration faisait d’ailleurs partie des objectifs du nouveau président de l’AVFF, élu au printemps dernier, Franck Figuet, qui est également administrateur à l’AOPn Fraises depuis une vingtaine d’années.
« C’est enrichissant, ça fait du nouveau pour l’AOPn fraises. Dès qu’on arrive à fédérer, c’est positif », lance Emeline Vanespen, directrice de l’AOPn qui a recruté une personne à l’administration afin d’accueillir comme il se doit les producteurs de framboises. L’AVFF réunit notamment Fruits Rouges & Co, le GIE des fruits rouges des Monts du Velay, l’organisation de producteurs Alpes Coccinelle ainsi que des producteurs indépendants… L’AVFF représente environ 1 000 tonnes par an de framboises qui ne suffisent pas à fournir le marché français très demandeur.
Une union qui semble naturelle car beaucoup de points communs existent entre les filières fraises et framboises. Les pratiques culturales sont similaires. D’ailleurs de nombreux producteurs produisent les deux fruits. « Il s’agit de produits peu standardisés, au niveau des méthodes de production, il y a à la fois de la culture hors sol et de la culture de pleine terre, il y a des ravageurs communs comme Drosophila Suzukii… », développe Emeline Vanespen, directrice de l’AOPn Fraises de France. « S’associer, ça fait plus de poids dans les discussions », ajoute-elle.
Répondre à la demande de framboises origine France
Pour Franck Figuet, en plus d'optimiser les rencontres, de profiter de l’organisation et du « dynamisme de l’AOPn Fraises », l’objectif est clairement de susciter des vocations en framboises chez les fraisiculteurs. « Le but est de fidéliser et de trouver de nouveaux producteurs pour répondre à la demande de framboises origine France. On a essayé de motiver de jeunes producteurs, mais ce n’est pas une culture facile notamment pour gérer la main-d’œuvre avec le pic de production de la framboise ».
La framboise se récolte en France entre juin et octobre. « Fin octobre arrivent les framboises d’Espagne et du Maroc avec lesquelles on ne peut pas lutter, à cause notamment du coût de la main-d’œuvre », rappelle l’administrateur. En revanche, pour les producteurs de fraises, « la framboise s’avère être un très bon complément ». Le calendrier de production s’y prête. « A la SCEA La Coccinelle, dès le 10 juin, on bascule de la fraise sur la framboise », témoigne-t-il.
« Commercialement aussi, pouvoir proposer la palette fraises et framboises, ça a du sens », affirme aussi la directrice.
Pas de changement de nom pour le moment
Pas de changement de nom dans un tout premier temps pour l’AOPn, car cela implique un changement express de toutes les communications (site internet, logo…). Le conseil d’administration s’enrichira lui de nouveaux membres dans les jours qui suivent. « Au conseil d’administration, nous aurons des producteurs de fraises, de framboises et des agriculteurs qui produisent les deux », détaille Emeline Vanespen.
A la question, si d’autres petits fruits rouges pourraient également intégrer l’AOPn Fraises - la myrtille par exemple, même s’il y a moins de synergies avec la fraise - Emeline Vanespen répond que l’AOPn n’y est fermée même si elle « n’a pas reçu de sollicitation en ce sens ». « On va y aller pas à pas, confirme Franck Figuet. Pour le moment, on intègre la framboise au sein de l’AOPn, mais un tel rapprochement n’est pas exclu, d’autant que beaucoup de producteurs font aussi des myrtilles, de la mûre etc. et l’union fait la force ». Sans doute une des pistes pour augmenter la production de petits fruits rouges français.