Pomme : quelle stratégie de commercialisation pour Story® ?
Grâce à sa grande adaptabilité, la variété de pomme Story® Inored peut faire l’objet de diverses stratégies de commercialisation. En bio ou en conventionnel, rouge ou bicolore, sous son nom ou sous une marque propre… sont autant de choix possibles pour les entreprises de production et de mise en marché.
Grâce à sa grande adaptabilité, la variété de pomme Story® Inored peut faire l’objet de diverses stratégies de commercialisation. En bio ou en conventionnel, rouge ou bicolore, sous son nom ou sous une marque propre… sont autant de choix possibles pour les entreprises de production et de mise en marché.
Story® Inored, variété de pomme créée par le programme de création INRAE/Novadi, est en plein essor. Depuis 2012, plus de 3 millions d’arbres ont été commercialisés dans le monde. L’obtenteur et éditeur Novadi organisait mi-juin une matinée destinée aux professionnels de la filière pomme, près de Montpellier. Lors d’une table ronde, cinq intervenants ont exposé leurs stratégies de commercialisation de Story® Inored. « On la valorise en variété rouge, et pas en bicolore, en maîtrisant bien l’éclaircissage », indiquait Adnane Aouad, dirigeant de O’Terroir, entreprise marocaine de production qui possède son propre réseau de distribution.
Une stratégie également choisie par la coopérative héraultaise Cofruid’Oc. « On a voulu la vendre en bicolore, mais le créneau est surchargé. Aujourd’hui, on la vend en rouge, en conventionnel surtout et en bio, soulignait Philippe Jean, directeur commercial de Cofruid’Oc. On s’est rendu compte que cette pomme plaisait énormément, mais devant la grande hétérogénéité des lots, il fallait se démarquer au niveau de la production et de la commercialisation. Si tout le monde vend sous une même marque, attention aux déceptions ». Cofruid’Oc a donc créé en 2017 la marque Legend pour commercialiser Story®.
« Autant de Story® que de producteurs »
L’hétérogénéité de la variété a été un problème pour O’Terroir pour la positionner sur le marché marocain. « Dans le contexte marocain, il y a autant de Story® que de producteurs. Or, le Maroc étant essentiellement un marché de détail, avec très peu de diversification variétale, il est difficile de positionner une variété lorsque ses caractéristiques sont différentes d’un lot à l’autre, détaillait Adnane Aouad. C’est pourquoi nous avons changé de stratégie en produisant Story® Inored en bio uniquement, avec un cahier des charges maison pour être précis sur le déclenchement de la récolte et la façon de la conserver. »
Story® est la première variété bio du producteur et metteur en marché français Mesfruits. « On a misé sur Story® car elle permet d’éviter les problèmes de rendement rencontrés quand on bascule des variétés conventionnelles en bio », expliquait François Mestre. L’entreprise a choisi pour sa part de s’appuyer sur le nom de la variété pour sa mise en marché. De son côté, le groupe Innatis commercialise Story® sous la marque LoliPop depuis 2017, à la fois en bio et en conventionnel. « Les premières plantations de Story® datent de 2012, mais commercialement on faisait face à un mur. On a réagi en s’associant avec huit producteurs partenaires pour créer la marque LoliPop, évoquait Ugo Gianola, du groupe Innatis. Ce choix de créer notre propre marque est dans l’ADN du groupe Innatis. De plus, Story® est une variété extrêmement plantée en France et ailleurs. On ne souhaitait pas être associés aux démarches de nos concurrents. »
Le cœur brun en principal défaut
Story® Inored a comme atout majeur un fort potentiel de conservation. En revanche, son principal défaut relevé par les participants à la table ronde est sa tendance à être sujette au brunissement interne, en cas de conservation mal maîtrisée ou de stress dû au gel par exemple. « Si on maîtrise la date de récolte, on peut la conserver jusqu’en juin, soulignait Adnane Aouad, de O’Terroir, lors de la table ronde. Mais si on ne maîtrise pas la date de récolte et la conservation il y a une baisse de la qualité ». « Le cœur brun est un gros point noir. Tous les mois, on surveille l’évolution du brunissement des fruits en conservation », indiquait François Mestre, de Mesfruits.