Pomme : « Les conditions climatiques chaudes et humides impactent la qualité du fruit en conservation »
Ghislaine Monteils, responsable qualité et conservation au Cefel, décrit les points-clés du stockage des pommes pour maximiser leur qualité et leur durée de conservation.
Ghislaine Monteils, responsable qualité et conservation au Cefel, décrit les points-clés du stockage des pommes pour maximiser leur qualité et leur durée de conservation.
« La réduction de la durée de stockage est une des solutions contre les dégradations physiologiques (flétrissement, perte de fermeté). Les conditions climatiques chaudes et humides impactent la qualité du fruit en conservation, et donc son potentiel de conservation. Les années avec de fortes chaleurs estivales conduiront à réduire de 8 à 6 mois le stockage d’une variété, de 4 à 3 mois une autre. Il va falloir adapter les durées de conservation en fonction des conditions climatiques de l’année de récolte si l’on veut garantir une bonne qualité au consommateur. De même, préférer la conservation en atmosphère contrôlée plutôt qu’en froid normal, et la conservation ULO (Ultra Low Oxygen) plutôt qu’en atmosphère contrôlée sera primordial.
De plus, lors du déstockage des atmosphères contrôlées, il faut veiller à ce que le moins de temps possible ne s’écoule entre l’ouverture des frigos et la vente, pour limiter le temps passé hors atmosphère contrôlée par les fruits, dans le but de ne pas mettre à mal les effets de la conservation. En ce qui concerne les solutions en post-récolte pour lutter contre les maladies de conservation, le Cefel travaille sur la thermothérapie depuis près de dix ans pour trouver le couple température et temps optimal pour chaque variété. Juste après la récolte, l’idéal est de réaliser un trempage de 2 minutes 30 secondes dans une eau aux alentours de 50 °C (+/- 1 °C). Cette technique est efficace contre les gloeosporioses et le Colletotrichum pour cinq variétés testées à la station d’expérimentation.
La thermothérapie par douchage de palox superposés l’un sur l’autre, avec les mêmes durée et température, aurait une efficacité moindre sur les fruits trop éloignés des jets. Cependant, l’effet bénéfique sur les maladies de conservation reste intéressant, et permet de traiter deux fois plus de palox en les empilant. Cette technique reste très énergivore et gourmande en eau et en temps, mais permet de réduire les traitements en verger. L’utilisation de panneaux photovoltaïques ou la récupération des eaux de dégivrage des frigos peut permettre de réduire ces consommations, mais le temps reste incompressible pour avoir de bons résultats. »