PACA : les magasins de producteurs participeraient très largement à l’économie locale
Une étude conduite par l’association Trame, l’Inrae et le Réseau des magasins de producteurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur se penche sur la circulation de l’argent lors des achats alimentaires dans un magasin de producteur.
Une étude conduite par l’association Trame, l’Inrae et le Réseau des magasins de producteurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur se penche sur la circulation de l’argent lors des achats alimentaires dans un magasin de producteur.
Selon une récente étude menée par l’institut BVA, les Français seraient à 66 % en plein questionnement sur la provenance de leurs achats et privilégient les circuits courts et les produits locaux. Dans le Sud de la France, les magasins de producteurs se sont particulièrement développés sur le territoire du Groupe d’action locale Haute Provence Luberon. C’est sur cette région que l’association Trame, l’Inrae et le Réseau des magasins de producteurs de Provence-Alpes-Côte d’Azurse sont portés.
Dans un rayon de 30 kms
Menée sur cinq magasins de producteurs du Luberon, l’étude porte sur la circulation de l’argent lors des achats alimentaires, afin de mesurer l’effet multiplicateur de l’achat local. En examinant de manière détaillée les dépenses du magasin (versements aux producteurs, paiements des fournisseurs…) et celles des producteurs et des salariés des magasins, l’objectif est d’étudier comment recircule sur le territoire l’argent dépensé par les consommateurs dans un magasin de producteurs.
Les premiers résultats montrent qu’1 euro dépensé dans un magasin de producteurs est dépensé entre 2 et 2,5 fois sur le territoire dans un rayon de 30 km autour du magasin, en étudiant 3 niveaux de dépenses (achat par le consommateur dans le magasin, dépenses du magasin de producteurs, dépenses des agriculteurs et des salariés impliqués dans les magasins). « C’est un bon résultat car ce coefficient s’approche de son seuil maximal de 3 qui signifierait que l’ensemble de l’apport monétaire initial soit dépensé localement » souligne l’étude.
Les producteurs premiers bénéficiaires
Les producteurs profitent le plus de la redistribution de l’apport initial. Ils perçoivent près de 83 % des dépenses locales du magasin à 30 km. Par ailleurs, l’analyse montre qu’ils dépensent cet argent surtout auprès de petites et moyennes entreprises locales (fournisseurs d’engrais et d’emballages...) qui, par leur ancrage territorial permettent à leur tour une bonne recirculation des richesses au niveau local.
Une analyse qualitative des dépenses a été effectuée afin de comprendre les dépenses réalisées par le magasin, les producteurs et les salariés : « La plupart des dépenses sont effectuées à l’extérieur du territoire de plein gré (question tarifaire, praticité de l’achat par Internet). D’autres résultent d’un choix par défaut, car il n’est pas possible de trouver le bien ou le service sur le territoire » précise l’étude. D’une certaine manière, cela permet de voir à un moment T l’offre et les manques potentiels dans la zone concernée.
L’objectif d’une telle étude vise la reconnaissance du concept de magasin de producteurs et de sa contribution à la durabilité des territoires, par le maintien de la richesse sur le territoire. Il devrait servir de référence au RMT Alimentation Locale, réseau national d’experts issus de la recherche, de la formation et du développement.