Plastiques agricoles : une filière de recyclage à reconstruire
La problématique du recyclage des plastiques agricoles gonfle. Une usine de nettoyage pour améliorer leur réutilisation est en projet dans le Gard.
La problématique du recyclage des plastiques agricoles gonfle. Une usine de nettoyage pour améliorer leur réutilisation est en projet dans le Gard.
« La gestion des plastiques agricoles est une problématique mondiale », expliquait Stéphane Guesney, d’Adivalor, en novembre dernier, lors de la rencontre annuelle technico-économique melon, organisée par l’Aprel et SudExpé, à Saint-Christol (Hérault). Suite à la fermeture des frontières de la Chine en 2017 à l’importation de plastiques (80 % des déchets mondiaux), les stocks s’accumulent un peu partout en Europe, avec comme seul exutoire, l’incinération et l’enfouissement en centres agréés. L’utilisation des plastiques à usage unique est menacée, « avec une remise en cause généralisée de l’utilisation des plastiques, notamment ceux à usage unique jetable. Ainsi, ce qui ne pourra pas être collecté et recyclé sera interdit », lance l’expert d’Adivalor.
Récupérer 10 000 tonnes de plastiques agricoles
Aujourd’hui, la feuille de route de la structure est donc clairement établie. « Le plan d’actions mis en place par Adivalor et le Comité français des plastiques agricoles est de revenir au 100 % de recyclage. Ce n’est qu’à ce prix que les agriculteurs pourront continuer, demain, à utiliser des plastiques ». En France, deux usines – en Normandie et en Aveyron – collectaient ces plastiques. Mais l’usine aveyronnaise, qui récupérait 50 % des films paillage, a fermé. « Il ne nous reste donc qu’un site en France, et d’autres en Espagne, au Portugal, aux Pays-Bas, en Belgique. Le site au Royaume-Uni va devenir inaccessible en raison du Brexit », poursuit le spécialiste. Heureusement, l’avenir s’éclaircit avec une construction en vue du côté de Nîmes : cette nouvelle usine de broyage/lavage de plastiques devrait être opérationnelle fin 2021/début 2022. « Le but est de récupérer 10 000 tonnes de plastiques agricoles en France, et de les transformer en 2 000 à 3 000 tonnes de plastiques valorisables par des industriels, qui refabriqueront un plastique recyclé. » Cette usine serait alors en capacité de nettoyer les films plastiques, de séparer l’eau, les végétaux et les plastiques, ces derniers étant alors broyés et transformés en une autre matière, réutilisable. Adivalor entend ainsi proposer des films présentant moins de 30 % de souillures, en sortie d’usine. L’objectif est également de proposer des boues présentant moins de 1 % de plastique, « afin qu’elles soient réutilisées en remblais, routiers par exemple », concluait Stéphane Guesney.