Occasion perdue
Depuis l’adoption du traité de Lisbonne, le Parlement européen a son mot à dire, avec la Commission et le Conseil, sur la quasi totalité des décisions européennes, notamment en ce qui concerne les questions agricoles et les accords commerciaux. Aussi le vote des eurodéputés sur l’accord de Genève, censé mettre fin à la guerre de la banane (lire "Le Parlement européen adopte sans enthousiasme l’accord de Genève") était particulièrement attendu. Soit les parlementaires ne trouvaient rien à redire à cet accord et à ses conséquences, et ils le votaient. Soit ils le trouvaient contestable et ils le rejetaient. Et bien ils ont fait les deux. L’accord de Genève a été voté. Mais dans le même temps, les députés européens ont adopté une résolution, d’une très grande sévérité à la fois contre les pays producteurs de bananes d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud et contre le manque d’engagements concrets de la Commission par rapport aux conséquences de cet accord pour les producteurs ACP et européens. En résumé, ils reconnaissent que cet accord ne résoud rien, qu’il pose plus de problèmes qu’il n’apporte de solutions, mais ils le vote quand même. C’était bien la peine d’imposer, quasiment de force, le Traité de Lisbonne aux peuples européens.