Inflation
Comment Juste Bio, spécialiste des fruits secs bio en vrac, se maintient à flot
Franck Bonfis, président et fondateur de la PME vauclusienne, détaille les impacts de la flambée des coûts sur son marché. A cela s’ajoute le pouvoir d’achat et la crise du bio.
Franck Bonfis, président et fondateur de la PME vauclusienne, détaille les impacts de la flambée des coûts sur son marché. A cela s’ajoute le pouvoir d’achat et la crise du bio.
Franck Bonfils, le président et fondateur de Juste Bio a expliqué à FLD lors d’une interview le 20 avril comment et pourquoi la PME vauclusienne spécialiste des fruits secs en bio et vrac a revu son territoire de marque. Refonte de stratégie qui s’est traduit par une nouvelle identité graphique, la revendication de ses valeurs de bien-manger, sociales et environnementales et la mise à disposition de son expertise par l’annonce d’un premier partenariat en co-branding avec Alpina Savoie.
Tout cela est parti du constat de la perte de vitesse du marché vrac, alors que l’entreprise réalise 90 % de son activité en vrac. A la perte de vitesse du marché du vrac s’ajoute un contexte de flambée des coûts des matières premières, des intrants et de l’inflation généralisée. Un contexte sur lequel Franck Bonfils revient en détail.
Maîtrise de l’impact sur l’approvisionnement en fruits mais explosion des coûts de transport
« Nous maîtrisons notre approvisionnement agricole du fait de nos partenariats avec les producteurs et de plus nos produits bio sont moyennement impactés par la flambée des coûts, ne provenant pas d’Asie ou de Russie. »
En revanche, la PME souffre plus de l’explosion des coûts de transport, que ce soit sur le fret maritime (il faut y ajouter aussi la crise des conteneurs), que le transport routier : 75 % de l’activité de l’entreprise se fait en direct magasin, les livraisons partant de l’usine à Carpentras vers toute la France.
Côté emballage, si l’entreprise s’est affranchie de la problématique du plastique, elle reste néanmoins soumise au prix du carton (+17 %).
Un surcoût global de 7 % non répercutable sur un consommateur en recherche de bio moins cher
Prenant en compte toute cette inflation généralisée, pour un produit sortie usine, Juste Bio a estimé dépenser 7 % de plus qu’avant la crise Covid. « Cette inflation mériterait une hausse des prix pour compenser nos surcoûts mais il y a en face la problématique du pouvoir d’achat. »
Une problématique de pouvoir d’achat qui impacte le marché du bio, avec un glissement des consommateurs vers des canaux de distribution moins chers. « Le marché du bio en GSS accuse ainsi une baisse de -15 %, celui en GMS de -6 %, là où les discounters gagnent +11 % et les destockeurs + 36 %, résume Franck Bonfils. Sur notre périmètre vrac, chez Juste Bio, on suit la tendance du bio en GMS mais on arrive à peu près à être stable grâce à un gain de nouveaux magasins et à une stabilité de nos consommateurs qui sont fidèles et bio et au vrac. Le vrac permet en effet au consommateur de maîtriser sa consommation (quantité) et donc d’amortir le prix à la caisse. »