Melon : « 2024 est incontestablement une mauvaise année »
La météo fraîche et humide de 2024, qui a impacté la production et la consommation, se traduit par une mauvaise année en melon.
« Même si la rentabilité en melon se réfléchit sur trois à cinq ans, 2024 est incontestablement une mauvaise année », constate Rémi Javernaud, animateur de l’Association interprofessionnelle du melon (AIM). En cause : une météo fraîche et surtout très humide qui a perturbé la production et limité la consommation.
Dès le printemps, la pluie, le froid et le manque d’ensoleillement ont perturbé les plantations et la nouaison, entraînant un retard de production. Malgré les conditions défavorables, entraînant des problèmes sanitaires, la qualité gustative s’est toutefois maintenue et les cours étaient hauts début juin, sur des volumes historiquement bas. La consommation étant peu dynamique du fait de la météo, les cours ont ensuite fortement baissé.
Consommation en forte baisse dès septembre
Une amélioration s’est seulement dessinée fin juillet et les deux premières semaines d’août, avec enfin une météo favorable à la consommation. « Mais alors que la demande était forte, il y a eu alors un creux de production sur cette période, conséquence des plantations perturbées de début mai », indique Rémi Javernaud. La saison a basculé dans l’automne dès septembre, avec de la pluie, de la fraîcheur, des récoltes difficiles et une consommation en forte baisse.
Au final, les volumes disponibles à la vente ont été de 285 840 tonnes, en hausse de 21 % par rapport à la moyenne quinquennale, mais avec des reports de stock, des rendements en production légèrement inférieurs à 2023 et de gros melons, alors que le melon se vend à la pièce. L’enquête dans 150 magasins a montré que les promotions étaient présentes tout au long de la campagne.
« Mais ces promotions n’ont pas permis de relancer la consommation » constate Stéphane Marchand, du Réseau national des marchés (RNM). « Dans un contexte commercial difficile depuis plusieurs années, cette mauvaise saison 2024 pourrait avoir un impact sur les surfaces de melon en 2025 », estime Rémi Javernaud.