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Maroc : un projet d’irrigation et des terres de Sodea concédés au privé

Confronté à une situation budgétaire tendue, le gouvernement marocain a décidé de concéder au privé un vaste projet d’irrigation. Il en est de même pour au moins 56 500 ha des terres de la Sodea dont une autre partie sera vendue.

Déjà repoussée en 1996, la mise en œuvre du vaste projet d’irrigation de la zone de Guerdane est acquise. Pour la première fois, la réalisation du projet de 850 millions de dirhams (soit 76 millions d’euros) a été concédée au privé. L’ONA, qui était l’un des deux seuls concurrents depuis le retrait du groupe Suez, a remporté l’appel d’offre.

Cette région de Guerdane regroupe 600 agriculteurs sur 10 000 ha, essentiellement occupés par des vergers. Elle est située dans la région du Souss Massa, qui est la première zone de production d’agrumes du Maroc avec la moitié du potentiel national. Chaque année, des parcelles sont abandonnées à cause du déficit hydrique car la nappe du Souss, surexploitée, voit son niveau baisser. La fourniture d’un quota annuel de 45 millions de mètres cubes d’eau provenant du complexe de barrages Chakoukane-Aoulouz peut couvrir près de la moitié des besoins en eau des agrumes.

La construction d’une canalisation de 50 kilomètres et d’un réseau de distribution d’eau sous pression de 300 kilomètres devrait être achevée dans trois ans. Le projet est subventionné à 50 % par l’Etat et le prix de vente du mètre cube d’eau est de 1,48 dirham (0,13 E).

Sodea : un appel d’offre à la rentrée

Autre nouvelle : le désengagement de l’Etat des sociétés agricoles Sodea et Sogeta entre dans sa phase active. L’opération, dont les contours ont été dévoilés le 12 juillet, porte sur près de 200 exploitations couvrant une superficie de 56 500 ha. Dès la rentrée, le ministère de l’Agriculture marocain invite les investisseurs privés à concourir pour obtenir les droits d’exploiter les terres durant 17 ou 40 ans selon le projet.

Dans un communiqué récent, les professionnels de l’APEFEL (l’Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes du Maroc) dénoncent la politique du fait accompli. Ils regrettent que les critères de sélection privilégient les promoteurs et les investisseurs qui ont la possibilité de contracter des crédits à des taux défiant toute concurrence (BEI), ce qui n’est pas le cas pour les agriculteurs marocains.

La Sogeta tenterait ,de conserver 40 000 ha

De surcroît, les superficies annoncées pour cette privatisation (56 500 ha) représentent seulement la moitié du total géré par ces deux entreprises.

Dans un premier temps, la Sogeta tentera de conserver 40 000 ha pour la production de semences et de 1,5 million de plants fruitiers. Il reste donc 28 500 ha, essentiellement “concédés” depuis longtemps à de hauts dignitaires du pays. Situées en secteurs péri-urbain, certaines de ces “fermes du dimanche” devraient être vendues pour financer le plan social (6 600 ha seraient concernés).

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