Fruit Attraction 2021
Unis par le bio, Limdor & Castang convolent à Madrid
A Fruit Attraction, Limdor & Castang ont affiché fièrement leur Union, un bureau commercial actif depuis le début de cette campagne. C’est un projet commun de pommes jaunes bio et de terroir qui leur a fait franchir le pas.
A Fruit Attraction, Limdor & Castang ont affiché fièrement leur Union, un bureau commercial actif depuis le début de cette campagne. C’est un projet commun de pommes jaunes bio et de terroir qui leur a fait franchir le pas.
Même terroir : Nouvelle-Aquitaine, Périgord Limousin. Même produit : la pomme, mais chacun avec ses variétés spécifiques et complémentaires, Limdor étant axé sur la Golden, Castang syr des bicolores comme Fuji, Gala… Et une histoire d’entente d’hommes. C’est désormais officiel : deux grands noms de la pomme, la coopérative Limdor et la Sica Castang se sont unis sous un bureau commercial commun, la SAS Limdor&Castang.
Se regrouper pour exister toute l’année en rayon
Jean-Luc Soury (directeur général de Limdor) et Philippe Herman (directeur général de Castang) racontent : « Ça fait longtemps que l’on se connaît [Jean-Luc a d’ailleurs débuté sa carrière chez Castang à l’époque du père de Philippe] et pour assurer l’avenir de nos deux entreprises dans le monde que l’on vit, tant que nous allons bien, nous avons décidé de nous unir. La grande distribution se regroupe. Nous l’observons aussi à l’export aussi, notamment en Espagne -où nous sommes très présents-, où des petits grossistes disparaissent face à des gros qui peuvent fournir en volumes certains supermarchés qui ont besoin d’être ravitaillés chaque jour. En France, il faut aussi des volumes pour intéresser les distributeurs, et être présents toute l’année en rayon. Grâce notre complémentarité, avec des variétés précoces chez Castang comme Gala, et les Golden qui se conservent bien chez Limdor, nous pouvons assurer des volumes et ce, 365 jours sur 365. »
L’Union Limdor&Castang : 65 000 t de pommes et des premiers retours positifs
L’Union Limdor&Castang, c’est la commercialisation des volumes de trois structures (Sica Castang, Limdor et Cooplim) pour 65 000 t de pommes mais aussi 500 à 700 t de châtaignes et une trentaine de miel, 2 200 ruches, environ 170 producteurs de pommes 100 % HVE et Bee Friendly, et un chiffre d’affaires estimé à au moins 70 M€. La GMS est le principal débouché, en France (70 %) et à l’export (Espagne, Royaume-Uni et Belgique surtout).
Limdor et Castang sont actionnaires chacun pour moitié dans cette SAS qui commercialise 100 % des volumes de la Sica et de la coopérative. Créée cet été, elle a commencé à facturer fin août, pour le début de campagne 2021-22. Les marques des entreprises sont conservées « parce qu’elles ont une identité propre en France et à l’export et que nous ne souhaitons pas déstabiliser les clients ».
Jean-Luc Soury et Philippe Herman rapportent que l’Union a été très bien accueillie par les clients, « et les a même rassurés ». C’est aussi un tournant pour les producteurs et un challenge pour les équipes commerciales et techniques qui ont été mises en commun et réorganisées. Un projet de communication est aussi prévu (site internet commun, réseaux sociaux, création d’un poste marketing et communication…).
Le bio, un équilibre délicat entre offre et demande
L’Union, c’est aussi et surtout un projet variétal. « C’est même ce qui nous a rapproché à l’origine, confie Philippe Herman. Chacun de nous deux pensait au même projet : le bio. Je suis persuadé que le bio est saturé dans les bicolores mais que dans les jaunes, il y a une place à se faire, surtout sur une variété de terroir, le Limousin en l’occurrence. » Jean-Luc Soury approuve : « Nous travaillons déjà en agroécologie, et le bio est un vrai challenge, il représente 12 % de nos surfaces. Nous allons développer le bio chez nous, mais pas n’importe comment. Le frein à la consommation de bio était le prix. Et vu les volumes qui vont arriver dans les prochaines années, ce prix va mécaniquement baisser, face à des coûts de production des pommes bio non négligeables. Quel avenir dans ce contexte pour les producteurs ? Il faut donc faire attention à installer des variétés bio qui ont des coûts de production équilibrés face au conventionnel et surtout mettre en phase l’offre et la demande. »
Inogo, une pomme jaune de terroir pour créer un nouveau segment bio
Pour cela, Castang et Limdor parient sur la variété jaune Inogo de l’obtenteur français Novadi (et créée à l’Inra de Bordeaux), particulièrement bien adaptée au terroir Périgord Limousin. C’est une variété qui n’alterne pas, résistante à la tavelure, avec un coût de production « très compétitif » par rapport à ce qui existe en bio, son mix calibre et rendement est bon… Limdor&Castang a l’exclusivité de production sur son terroir.
« Nous voulons créer et être l’acteur incontournable de la pomme jaune bio de terroir ! » Le projet de plantation concerne 100 ha, ce qui correspond à 50 000 t à terme. Les premiers fruits seront commercialisés dès 2022, en GMS. « Nous avons déjà des contacts, des marques d’intérêt, c’est prometteur. Nous voulons ce projet un projet de co-construction avec nos clients. »