Prix et Marges
L’Observatoire attend de la distribution qu’elle ouvre ses livres de comptes par rayon
Après trois mois de travail (le rapport est bouclé depuis le printemps), l’Observatoire des prix et des marges a rendu un “état des lieux” mais se refuse à porter un jugement de valeur.
« Un état des lieux », telle est la conclusion de Philippe Chalmin lors de la remise du rapport de 250 pages de l’Observatoire des prix et des marges la semaine dernière au ministre de l’Agriculture ainsi qu’aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Seules cinq filières ont été étudiées dont les f&l qui aux dires du président de l’Observatoire bénéficient d’un outil statistique des plus pertinents. Le constat est clair, la marge commerciale moyenne du prix au détail des f&l oscille entre + 30 et + 60 %, voire plus, pour des produits “relativement” peu chers comme c’est le cas pour la pomme (143 %), la banane ou encore la carotte (110 %). Un constat que Philippe Chalmin tempère « je le répète, la marge brute ne représente pas le bénéfice », ajoutant « sur la distribution, nous restons collés à la marge brute, nous n’avons pas eu le temps d’aller à la marge nette, cela dépendra de la bonne volonté de toutes les enseignes. Il nous faut en effet raisonner par rayon. Sur certaines filières, il manque des données. » A ce jour, pour les f&l « deux enseignes ont déjà répondu sur leurs marges nettes, nous attendons le retour d’autres enseignes. » Sur le long terme, dans le cas de la tomate ronde « la marge brute tend à être constante », souligne le rapport et Philippe Chalmin de préciser, à titre personnel : « il est possible de faire mieux, notamment sur la marge brute, ce n’est pas la marge nette, il nous faut gratter auprès des GMS pour voir comment cela se passe entre marge brute et marge nette. Ce qui est clair c’est qu’en termes de coût de production, les prix agricoles rémunèrent rarement ces derniers sur de longues périodes et c’est souvent vrai dans le domaine des f&l. » Et de regretter « une certaine discrétion des GMS, et l’absence de certaines enseignes et notamment les plus virulentes » (Intermarché et Leclerc ne font pas partie des groupes de travail, NDLR). « C’est le point sur lequel nous avons le plus à travailler », a reconnu Philippe Chalmin. Le rapport mentionne d’ailleurs que FranceAgriMer a mis en place une enquête trimestrielle auprès des enseignes, car, sans données par rayon, il sera difficile de déterminer la marge nette. Quant à la pomme de terre, elle fait l’objet d’un dispositif expérimental (panier de variétés de conservation basiques).