Lot-et-Garonne
L’interprofession du pruneau d’Agen va se donner un nouveau cadre
D’ici septembre, la filière interprofessionnelle pruneau d’Agen devrait se réorganiser autour de deux collèges : producteurs et transformateurs.
La filière du pruneau d’Agen semble vivre depuis 2010 « la crise la plus grave » qu’elle ait connue depuis quarante ans, « deux ans seulement après la suppression du système du prix minimum européen. » « Tout a été déstabilisé, depuis que les règles ont changé, mais l’état d’esprit demeure, confie Christian Amblard, le directeur général du Comité économique du pruneau. Après plus de trente ans de système bien organisé et protégé, il faut que les mentalités s’adaptent aux changements. Tout le monde est attaché à l’organisation interprofessionnelle et je suis confiant dans l’idée que les choses vont s’améliorer, mais il faut d’abord résoudre les problèmes économiques. » La filière – qui a voulu moderniser certaines facettes de son interprofession –, créée il y a bientôt cinquante ans, “s’est trompée” en instituant un fonctionnement avec trois collèges (les OP regroupées au sein du Comité économique, les transformateurs privés et les coopératives). Un travail de réflexion et de reconstruction a été entrepris au sein du Bureau interprofessionnel du pruneau (BIP), pour trouver “un mode de gouvernance mieux adapté”. Un consensus s’est établi sur une nouvelle structuration bipolaire, fondée sur les métiers et non plus sur les statuts juridiques, associant les producteurs en OP (Comité économique) et les transformateurs. « Si un accord a été très vite trouvé entre les producteurs, la mise en place de ce nouveau schéma bute toujours sur la difficulté d’équilibrer les pouvoirs au sein du futur collège des transformateurs », note le Comité économique. En attendant, la “guerre des prix” que se mènent les entreprises a abouti à la fixation de références bien inférieures aux coûts de revient. En septembre 2010, les prix de vente sortie d’usine ont baissé de 20 à 25 % pour les MDD, rapidement suivis par ceux des marques nationales, puis de l’export. Le comble est que cette baisse spectaculaire n’a pas été répercutée en rayon et qu’elle n’a pas entraîné l’achat d’un seul kilo de plus par les consommateurs français.