Olea & Co - Production
L’Espagne face à la chute des prix
Les producteurs espagnols doivent faire face à d’importantes chutes de prix. Selon des sources concordantes, les plus affectés sont les producteurs qui travaillent les oliveraies traditionnelles, obtenant des prix de vente inférieurs aux coûts de production. Plusieurs raisons ont amené à cette situation. D’une part, l’Espagne a doublé sa production en dix ans, passant de 700 000 t à 1,4 Mt. Même si 800 000 t sont exportées, l’huile d’olive est un ingrédient de base et incontournable de l’alimentation espagnole, ce qui incite la distribution à en faire un produit d’appel, en tirant leur prix d’achat à la baisse. La province de Jaen, par exemple, compte 1 700 producteurs et 5 distributeurs, ce qui crée un grand déséquilibre qui pousse les prix à la baisse. La stratégie des producteurs andalous est donc de recourir au stockage en attendant une hypothétique hausse des prix. Mais beaucoup de ses petits producteurs, endettés et sous la pression des banques, n’ont plus de choix que de céder leur huile à bas prix pour se financer. Une des solutions consisterait à concentrer l’offre dans les mains de grandes coopératives. Comme l’indique Rafael Sanchez de Puerta, président de la Fédération andalouse de coopératives agricoles : « Nous y travaillons mais c’est très lent. » Une autre voie passe par la réduction des coûts de production. C’est-à-dire l’intensification des vergers dont la conduite permet l’utilisation de machines pour la récolte. C’est la stratégie adoptée par des pays comme le Chili, le Maroc ou l’Australie, mais par seulement 25 % du secteur espagnol, qui produisent de l’huile à 1,5-1,6 €/kg et qui, à ce prix, reste encore rentable.