Commerce de gros
Les grossistes doivent apprendre à ne compter que sur eux-mêmes
Réunie en assemblée générale dans la capitale tchèque, l’Uncgfl a prôné une unité renforcée et l’adéquation de chacun à la nouvelle donne du commerce.
Les grossistes en fruits et légumes tenaient leur assemblée générale annuelle la semaine dernière à Prague (République Tchèque). Si les conséquences de la LMAP (contractualisation, fin des 3 R, lire....) ont occupé une bonne place dans leurs travaux, il a été beaucoup question d’avenir et de métier. Leur fédération, l’UNCGFL, a ainsi décidé de réactiver les collèges métiers, celui des grossistes à service complet (Gasc) et celui des opérateurs de marché. Deux ateliers réunissants les professionnels de chacun de ces métiers se sont tenus simultanément. Les Gasc ont découvert avec intérêt le nouveau guide des f&l en restauration collective. Ils ont insisté sur l’intérêt de travailler avec bonne intelligence avec leur aval, representé notamment par le Comité de coordination des collectivités (CCC).
Les opérateurs de marché sont longuement revenus sur le vote du nouveau statut des Min. Ils ont pris conscience à ce moment de leur déficit d’image tant auprès des pouvoirs publics (élus, administrations) que des autres professionnels de la filière f&l. Président d’Unigros, Christian Pépineau a rappelé qu’après avoir travaillé pendant près de 8 mois à la rédaction du nouveau statut avec le ministère du commerce, tout ces efforts ont été balayés par un amendement des députés. «Notre légitimité n’existait pas chez les parlementaires, constate-t-il. La production n’a pas été non plus au rendez-vous, alors qu’on pensait que l’on était proche d’eux. Même l’aval ne nous a pas soutenus». D’ou l’intérêt du projet de FranceAgriMer qui souhaite diligenter une étude sur le rôle du grossiste dans la filière (la décision devrait être prise ce mardi 22 mars). Mais les grossistes de carreau ont conscience qu’ils doivent avant tout compter sur eux-même. D’où l’organisation de réunions décentralisées (Lyon, Marseille, bientôt Toulouse). Pour Christian Berthe, président de la chambre syndicale de Lyon Corbas, les opérateurs de marché «doivent exister par leurs valeurs, par leurs métiers». Le grossiste «doit être capable de prouver son expertise qualité, son expertise service». Il a lancé un appel à l’unité sur les marchés. «Chaque marché doit avoir une seule image». Deux projets devraient permettre de concrétiser cette démarche. L’écriture d’un référentiel professionnel des gens de marché a été confiée au CTIFL. Par ailleurs, l’Union a mis en place, à titre expérimental en 2010, un observatoire de la qualité. Cet observatoire devrai monter en puissance en 2011 : 12 entreprises sont déjà inscrites dans cette démarche.
Enfin, ce congrès était le dernier de Bernard Piton en tant que président de l’UNCGFL. Son mandat se terminera le 21 juin. Toutefois, il devrait assurer la transition avec le prochain président (qui ne sera plus un président salarié) jusqu’à la fin 2011. Dans son discours, il a voulu donner une vision lucide de la situation des entreprises du commerce de gros : «Vous le savez bien, une partie de la profession ne va pas sortir indemne de la période actuelle (...). Je suis convaincu que le sauvetage individuel se fera dans le sauvetage collectif d’une profession capable d’écrire et d’adapter ses codes professionnels en fonction de ce qu’attendent d’elle le marché et son environnement».