Retour de salon - Séminaire bio
Le Maire maintient les objectifs du plan bio 2012 et souhaite davantage de contrats
Irrité par les déclarations “mensongères” de baisse des crédits dédiés à la bio et annoncé que la campagne FNE était « déplacée », Bruno Le Maire a fait plusieurs annonces en faveur du bio.
A l’occasion de la 6e édition de son séminaire international, l’Agence bio a reçu Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture pour conclure ses travaux. Il a annoncé que « l’agriculture bio n’a pas vocation à être une niche, nous devons tenir les 6 % des surfaces agricoles annoncées dans le plan bio 2012. Pour la structuration de filières, on peut faire mieux et aller plus loin par la voie de la contractualisation et la sécurisation de l’aval. Pour sécuriser les revenus des producteurs, il faut avancer vers la culture du contrat. » Quant à l’évolution de la consommation des produits en restauration collective, « l’objectif des 20 % d’approvisionnements en bio d’ici 2012 doit être maintenu, a-t-il ajouté. Pour le développement des circuits courts, il faut modifier le code des marchés publics qui prévoit que le premier critère d’attribution c’est le prix. Le deuxième critère à ajouter c’est la proximité de production », mais le sujet est complexe. « L’Union européenne refuse toute mention de distance dans les marchés publics, c’est jugé anti-concurrentiel. Nous sommes dans la phase de discussion pour faire évoluer le droit communautaire. La négociation est difficile et longue, j’espère pouvoir donner une orientation différente des marchés publics avant la fin de l’été. » L’Agence bio avait par ailleurs invité Jean-François Hulot, chef de l’unité agriculture biologique à la Commission européenne, ainsi que plusieurs intervenants du pourtour méditerranéen, dont la direction de l’agriculture bio de Tunisie, du Togo et de Polynésie. Objectif, faire le point sur l’actualité européenne de l’agriculture bio et présenter quelques exemples dans le monde. En Europe, l’application du traité de Lisbonne modifie quelque peu les travaux de la Commission. « Nous travaillons actuellement sur le régime d’importation dans l’UE, a expliqué Jean-François Hulot. A ce jour, la liste des pays tiers ayant une équivalence UE s’établit à neuf dont la Suisse, Argentine, Costa Rica, Tunisie, Nouvelle-Zélande et Japon (depuis peu). Notre objectif est d’en finir avec les autorisations au cas par cas délivrées par les Etats membres. Pour ce faire, des équivalences seraient en cours avec la Thaïlande, Chine et Chili. La première liste sera publiée d’ici fin juillet. »
Bruxelles devra travailler sur les actes d’application du règlement européen bio et quatre dossiers seront étudiés en priorité dont l’horticulture et serres. « Nous avons un rapport à faire sur le fonctionnement du règlement bio qui sortira fin 2011 afin que la discussion ait lieu début 2012. » En parallèle, une étude devra être rendue sur l’usage et l’efficacité des soutiens publics en faveur de l’agriculture bio. « Cette étude se basera sur six à huit régions de l’UE. » Selon la communication Pac de Dacian Ciolos, le bio dans la Pac serait confirmé dans le 2e pilier mais rien n’exclurait une « mesure spéciale bio pourquoi pas un “greening” du premier pilier ? », a souligné Jean-François Hulot.