Le chou kale et ses maladies
Nouveau dans la famille des choux, le chou kale développe aussi des maladies plus spécifiques que ses cousins Brassica.
Nouveau dans la famille des choux, le chou kale développe aussi des maladies plus spécifiques que ses cousins Brassica.
Le chou kale est produit en France depuis quelques années, notamment en Bretagne. Cette nouveauté de la famille des choux a la réputation d’être rustique. Pourtant, des producteurs bretons ont signalé la présence de symptômes qu’ils n’avaient pas l’habitude d’observer sur leurs autres choux (chou-fleur, brocoli, chou de Milan). Un inventaire et une veille sur les problèmes sanitaires du kale ont été mis en place durant la saison 2016-2017 qui se poursuivent actuellement. Pour le choix des produits phytosanitaires, le kale est rattaché dans le niveau catalogue des usages publié en 2014 aux « choux feuillus » qui regroupent les choux chinois pommés ou non (pe-tsaï, pak-choï…) et les choux verts (type non feuillu). Ce type de choux étant peu répandu en France, les demandes d’homologation sont rares. Ainsi, de nombreux usages vides existent pour le chou kale (anti mildiou, botrytis/sclérotinia…) et pour les usages pourvus (Mycosphaeralla, pucerons, chenilles…) les produits sont rares et souvent différents du chou-fleur.
Rouille blanche
La rouille blanche est due à Albugo candida, un champignon proche des mildious. Plus ou moins fréquente selon les années, elle n’est pas pénalisante sur chou-fleur, mais très pénalisante sur brocoli où elle attaque les boutons floraux. Sur kale, ces symptômes ont été observés en février 2017 dans la moitié des parcelles, à raison de 0,5 % à 5 % des plantes.
Botrytis cinerea
Le botrytis est très rare sur chou et facile à reconnaître grâce à ses fructifications grises, abondantes et caractéristiques. Sur chou kale, ces symptômes ont été observés en février 2017 dans 100 % des parcelles à raison de 1 % à 50 % des plantes.
Sclerotina sclerotiorum
Les symptômes de la pourriture blanche, Sclerotinia sclerotiorum, peuvent être confondus avec le botrytis (jaunissement des feuilles), la fructification blanche avec ou sans sclérotes noires (et non grise chez le botrytis) permet le diagnostic définitif. Ces symptômes sur chou kale ont été observés en février 2017 dans la moitié des parcelles à raison de 1 % à 20 % des plantes. Eviter les parcelles à risque où la présence de la maladie, très polyvalente, a été décelée les années précédentes (carotte, haricot, salades, chou pommé…).
Gel ou tip burn
Les symptômes sont présents sur la bordure du limbe. Ils ont été observés dans plusieurs parcelles en février 2017. Vu le froid subit en janvier (-4 à -5°C sous abris, soit presque -10°C au niveau des plantes), nous ne pouvons identifier précisément ces symptômes, avec deux hypothèses en présence, soit du gel soit du tip burn (défaut de transport du calcium dans la plante). Sur chou kale, ces symptômes ont été observés sur la moitié des parcelles sur 1 à 100 % des plantes (surtout vieilles feuilles).
Mycosphaerella
Maladie classique en Bretagne tous les hivers sur chou-fleur et choux pommés (voir RFL Décembre 2017). Les symptômes dus à Mycosphaerella brassicicola sont particuliers sur kale à cause de la conformation des feuilles très découpées et frisées. Les taches ne sont pas régulières, ni circulaires. Les symptômes ont été observés en février 2017 sur une seule parcelle qui avait reçu un seul traitement tardif (en décembre). La protection consiste à une double protection fongicide, vu la longueur du cycle du kale, avec une application fongicide en octobre puis en décembre.
Oïdium
L’oïdium, Erysiphe cruciferarum, se développe en conditions chaudes et sèches en journée et humide la nuit pour la germination des spores. Cette maladie a été observée en septembre 2017 dans une parcelle. Ses symptômes "farineux" en surface (qui partent au "grattage"!) sur la face supérieure des feuilles, sont très faciles à reconnaître une fois connue.