Noix : des diffuseurs de phéromones déposés par des drones
Grâce à un drone et un dispositif de largage breveté, une société lyonnaise a effectué une démonstration de pose de diffuseurs Ginko Ring sur noyer pour lutter contre le carpocapse.
Grâce à un drone et un dispositif de largage breveté, une société lyonnaise a effectué une démonstration de pose de diffuseurs Ginko Ring sur noyer pour lutter contre le carpocapse.
« Sur un verger homogène d’une centaine d’arbres par hectare, le Pherodrone permet de protéger entre un et deux hectares par heure», a indiqué Antoine Boudon, l’un des trois cofondateurs d’Agri.Builders, une société lyonnaise créée en 2021, lors de la démonstration organisée avec la station d’expérimentation nucicole Senura, en Isère. L’innovation réside dans le dispositif de largage qui peut s’adapter sur la plupart des drones lourds du commerce.
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Cette particularité permet de réduire le coût d’acquisition du matériel afin d’offrir une prestation à un prix accessible pour les agriculteurs de l’ordre de 115 euros/ha, hors coût des diffuseurs de phéromones de SumiAgro, les Ginko Ring. Le Pherodrone offre une nouvelle possibilité aux producteurs de noix d’utiliser la confusion sexuelle contre le carpocapse sur des vergers de haute taille ou situé en coteau. Dans ces conditions, les méthodes de pose alternatives telles que l’utilisation d’une perche ou d’une nacelle ne permettent pas d’atteindre la pleine efficacité de la protection.
Utiliser le largage sur d’autres vergers
« C’est une méthode de lutte en biocontrôle qui a prouvé son efficacité », souligne Céline Barthet de la firme japonaise SumiAgro. Nicolas Revol, producteur de noix en Isère confirme. « Nous avons commencé il y a presque 20 ans à protéger notre verger en confusion sexuelle contre le carpocapse. Aujourd’hui, tout le verger de noyers est protégé et nous avons moins de 1 % de dégâts. J’ai 30 ha de noyers en plaine, et j’utilise une nacelle acquise il y a une vingtaine d’années pour assurer la pose. J’avais cependant des difficultés à atteindre une efficacité parfaite sur certaines parcelles où les arbres font plus de 15 m car avec la nacelle je ne parvenais pas à déposer le diffuseur dans le tiers supérieur de l’arbre, là où il est le plus efficace. Le drone sera une solution complémentaire pour certaines parcelles. ».
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La société Agri.Builders est le fruit d’un projet d’étude démarré en 2017 par plusieurs étudiants de l’Ecole Centrale de Lyon. Plusieurs fois primé, le Pherodrone a notamment reçu le premier prix du concours Vegepolys Valley en 2020. La start-up entend maintenant explorer les possibilités d’utiliser son dispositif de largage sur d’autres vergers ou encore contre la chenille processionnaire.